La Liberté

Pour en finir avec l’innovation

Publié le 17.11.2018

Temps de lecture estimé : 1 minute

Une attention, voire un enthousiasme croissant, est accordée, tant par nos médias que par nos institutions, à «l’innovation», la «technologie 4.0», ou encore «la société du futur». J’ai 27 ans et l’avenir, caractérisé ici par l’écart entre la réalité et les fantaisies diverses, m’inquiète.

La discussion n’est pas nouvelle. En 2002, le Conseil fédéral annonçait déjà la «course mondiale à l’innovation» dans laquelle la Suisse était entraînée, et la nécessité de «travailler sur un changement de culture» pour orienter et transformer le savoir et la science en valeur économique afin de rester dans cette course (Feuille fédérale 2003, p. 2067). Le message semble avoir passé puisque en 2006 déjà, le peuple suisse accepta à 84% d’étendre l’article 64 de la Constitution à «l’innovation à caractère appliqué et commercial» (FF 2005 5159).

A l’heure où la sombre destination de cette course se dessine avec précision, il est plus important que jamais de revenir au temps présent, de laisser les fantasmes futuristes de côté et de réfléchir à l’avenir de manière lucide; de placer la technologie en arrière-plan et d’accorder de la place et du temps pour se demander qui court, pour qui courons-nous, et quels sont les effets de cette course sur autrui, sur l’environnement, et ultimement sur nous-mêmes.

Il est temps aussi de travailler, tant au niveau national qu’international, en vue de remplacer les chaînes sociales par des liens de solidarité et de coopération, notamment en élargissant la participation aux travailleurs et à la population dans son ensemble, aujourd’hui réduits à un mélange étrange entre consommateurs et produits mêmes.

Adrien Folly,

Fribourg

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