1981, LA RéVOLUTION DE VELOURS
louis ruffieux
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«Ouvrons les yeux! Il faut tourner la page avant que d'autres ne nous forcent à la tourner!» Tavel, jeudi soir 19 novembre 1981. Martin Nicoulin parle pour l'histoire et il adore ça. Le président du PDC exhorte ses troupes à ne présenter que trois candidats au deuxième tour de l'élection au Conseil d'Etat. Par 218 voix contre 33 nostalgiques, les délégués acquiescent. Ils tournent la page ou, plutôt, ferment un livre. Le «grand vieux parti» renonce de lui-même à la majorité absolue qu'il détient, à l'Exécutif cantonal, depuis... 1856! Pour la première fois, des élus des trois principaux partis fribourgeois cohabiteront au Conseil d'Etat: trois PDC, deux socialistes, deux radicaux. 1981 s'inscrit comme un millésime-clef de l'histoire politique cantonale. L'«esprit de Tavel», synonyme de partage et de réalisme pour le PDC, fait son entrée dans le glossaire des initiés. Mais comment en est-on arrivé là?
Plaques en mouvementLes plaques tectoniques du monde fribourgeoi