Torny s’habitue aux hausses fiscales

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Glâne » Budgets décortiqués poste par poste, courbes de l’évolution des charges de dicastères sur dix ans, ou encore projections de budgets selon divers taux d’impôt. Syndic de Torny, Fabien Reinhard, a passé au crible la situation financière de sa commune lors de l’assemblée communale de lundi soir.

L’exercice n’a pas été vain puisque l’assemblée, globalement résignée, a accepté la proposition de l’exécutif d’une hausse du coefficient fiscal communal de 82 à 90%, par un résultat serré: 23 oui, 17 non et 3 abstentions.

Equilibre hors de portée

Le Conseil communal n’a ainsi pas eu à faire voter son plan B à 85 centimes, qu’il s’était préparé à sortir du tiroir au cas où l’assemblée aurait recalé sa première mouture.

Sa stratégie n’a toutefois pas emballé la commission financière au préavis certes positif mais critique. «Le taux aurait dû être au moins entre 92 et 94% pour assurer les charges sur les années futures et sans devoir en reparler chaque année», a lancé son président, Alain Gaudin, pointant un Conseil communal trop «craintif» qui s’efforcerait de «faire passer la pilule à petites doses». Mais il faut dire que l’exécutif avait encore en tête la mésaventure d’il y a un an, lors du refus d’une hausse de 79,9 à 85%, qui avait provoqué un second vote en février, débouchant sur une variante à 82%.

«Il faut accepter cette hausse d’impôt aujourd’hui, malgré le fait qu’elle ne suffira pas pour longtemps», a poursuivi le président de la commission financière. Puis de recommander au Conseil communal de «repartir au front afin de régler la question de la fusion». Car la commission financière estime qu’une fois atteint un certain seuil fiscal, aucune commune ne voudra fusionner avec Torny.

Sur la base du nouveau taux, les citoyens ont ensuite adopté un budget 2021 présentant un déficit de 84 900 francs sur un total de charges de plus de 3,97 millions de francs par 34 oui et 9 abstentions. Le dépassement de produit projeté s’élève à 2,181%. Il s’inscrit dans la limite autorisée de 5%. A relever que les variantes de budget à 82 ou 85 points auraient présenté des dépassements de plus de 4,9%.

Les difficultés financières de la commune se sont aussi ressenties lors du vote des investissements. Les citoyens ont refusé les deux variantes de crédits de l’exécutif pour l’aménagement d’un trottoir et la réfection de l’adduction d’eau pour la traversée de Middes. Leur acceptation aurait engendré une augmentation des amortissements obligatoires. Les autres objets ont passé la rampe, tout comme le budget d’ensemble des investissements, dont le total corrigé s’élève à 119 000 francs.

Un plan pour le musée

Plus tôt dans la soirée, le syndic Fabien Reinhard a informé ses concitoyens du dépôt début décembre de la demande préalable pour le plan d’aménagement de détail (PAD) du projet de musée d’art contemporain qui devrait prendre place sur le terrain militaire.

«Dans cette phase préliminaire, le Conseil communal a intégré les réflexions de la commission d’urbanisme», a précisé l’élu. Porteuse du projet, la Fondation Leschot, qui prévoit une étude de mobilité pour son musée, prendra également en charge l’étude liée à la mise aux normes de l’arrêt de bus de Middes, a précisé le syndic. La mise à l’enquête du PAD est prévue courant 2021.