Un voyage au bout de l’entêtement
Jean-Claude Pesse travaille l’été comme barlatè. Il est l’un des derniers à pratiquer cette activité
photos Charles Ellena Texte Charles Grandjean
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Vanil Noir » Un flot d’eau se déverse soudainement sur le dos des deux mulets. «C’est la douche du matin!» s’exclame Jean-Claude Pesse. A l’aide d’un bâton, l’homme en bredzon vient de vider la cuvette d’eau de pluie qui s’est formée sur la bâche durant la nuit de vendredi à samedi. Elle protège des intempéries les deux bêtes de somme, qu’il s’apprête à bâter.
Jean-Claude Pesse perpétue les gestes ancestraux du barlatè, l’armailli en charge du transport du fromage vers la vallée. Quatre à cinq fois par semaine, lui et ses compagnons rejoignent l’alpage des Morteys, au pied du Vanil Noir, depuis le «bar à mulet». Ce petit abri de fortune adossé à une bétaillère se situe dans la vallée du Gros-Mont, en dessus de Charmey.
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