Solidarité » L’entraide pour les aînés, souvent plongés dans la solitude, s’organise.

Les associations en faveur des personnes âgées se démènent pour maintenir des contacts avec celles et ceux qui sont souvent plongés dans la solitude et pour certains dans l’angoisse. Le but consiste aussi à leur fournir des informations sous une forme autre qu’électronique.

«Plus fort(s) ensemble»: le flyer de Pro Senectute Vaud annonce la couleur. Malgré la pandémie de coronavirus, la solidarité et l’entraide doivent s’imposer. «On a dû diminuer nos activités pour nos 15 000 bénéficiaires», reconnaît Tristan Gratier, directeur de la section vaudoise de l’association.

«Mais on veut lutter contre l’isolement des personnes âgées. Grâce à des prestations exceptionnelles, on conservera les liens avec cette population.» Le flyer a ainsi été envoyé hier aux 309 communes vaudoises. Il est simple avec une mention claire: «J’habite dans votre immeuble ou votre quartier et suis disponible pour vous rendre service ou/et vous téléphoner pour discuter. N’hésitez pas à me contacter.»

Par ce moyen simple, qui devrait être affiché un peu partout, Pro Senectute Vaud invite la population à organiser des chaînes téléphoniques ou à se mettre à disposition de manière générale. Les 600 bénévoles de l’association ont été encouragés à prendre part à ces actions afin de poursuivre leur engagement. «On s’appelle, on se découvre. Il y aura peut-être des petits trésors dans ces instants, avec une belle solidarité qui pourra demeurer après la fin de la pandémie», s’enthousiasme Tristan Gratier.

Les fonds du service social (1,1 million de francs) sont toujours là pour régler des dépenses urgentes que rencontreraient les seniors. De plus, «on travaille avec La Poste et la Banque cantonale vaudoise (BCV) pour trouver un moyen de garantir un minimum financier à disposition des personnes âgées». A moins qu’il y ait bientôt un rationnement et des distributions de produits de première nécessité par l’armée ou la Protection civile, il faut que cette population dispose d’argent pour acheter le nécessaire.

Ce qui est essentiel, selon Tristan Gratier, c’est déjà de bannir «tout discours stigmatisant contre les personnes âgées, du type: on les voit encore aux magasins ou ce pays est bloqué à cause d’eux. Il ne faut absolument pas opposer les générations».

Présidente de l’Avivo, Christiane Jaquet-Berger se désole de constater que l’activité de l’Association suisse des retraités soit à l’arrêt. Pour Vaud, une permanence téléphonique a été mise sur pied (021 312 06 54) en cas d’urgence. «On fait tout ce que l’on peut, on a pris des contacts avec les personnes fragiles que nous connaissons», explique l’ex-députée popiste.

«L’angoisse est grande pour beaucoup de gens. La solitude commence à se manifester. Tout le monde est dans l’expectative et les gens sont avides d’informations.» Et bien évidemment, pas tout le monde suit les réseaux sociaux. La semaine prochaine, un envoi à 3500 personnes dans la section Lausanne va partir avec des infos. Début avril, le bimensuel Le Courrier informera les 6500 membres vaudois de l’Avivo. RAPHAËL Besson