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Basketball: Fribourg Olympic, un groupe spécial pour un titre spécial

Vainqueur de l’acte IV de la finale des play-off de SB League mardi à Massagno (77-91), Olympic remporte son 6e titre de champion de Suisse consécutif, le 1er de l’ère Thibaut Petit.

Fribourg Olympic remporte le 22e titre de son histoire. © Keystone
Fribourg Olympic remporte le 22e titre de son histoire. © Keystone

Pierre Salinas, Massagno

Publié le 07.05.2024

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Des tribunes de la salle de Nosedo tombent quelques sifflets et autres cris de désapprobation, rapidement étouffés par des applaudissements nourris. Allongés de chaque côté d’un trophée dûment mérité, Cheikh Sanè, Arnaud Cotture et leurs coéquipiers, debout derrière eux, posent pour la postérité. Et de six! Grâce à son succès 77-91 lors de l’acte IV de la finale des play-off de SB League, Olympic a conquis mardi à Massagno son sixième titre de champion de Suisse d’affilée, le 22e dans l’histoire du club fribourgeois mais le premier sous l’ère Thibaut Petit, entraîneur qui a accepté l’été passé la lourde succession de Petar Aleksic.

Avec un effectif remanié et une masse salariale en baisse, la mission – mais quelle mission, en fait? – s’annonçait compliquée. En créant un groupe «spécial», «fou» dira son capitaine Natan Jurkovitz, le coach belge et son staff technique ont fait mieux que ce que beaucoup avaient osé espérer. Un triplé Coupe de la Ligue-Coupe de Suisse-championnat, qui l’eût cru en octobre dernier, lorsque les pensionnaires de Saint-Léonard s’inclinaient lourdement devant cette même formation tessinoise un jour inquiétant de Supercoupe?

Se fondre dans le moule

«Qui me connaît sait que je ne pars jamais battu d’avance, s’amuse Natan Jurkovitz. Personne ne nous voit favoris, mais on va le faire: c’est ce que j’ai dit à mes coéquipiers et à Thibaut (Petit). Lui était un peu plus calme: on va voir, pas de pression… Mais on avait des gens qui avaient faim et les meilleurs joueurs suisses. Quant aux étrangers… Eric Nottage, on le connaît, alors que les nouveaux (Sanè, Green et Williams, ndlr) se sont fondus dans le moule facilement. On a créé quelque chose de fou. Cela fait neuf ans que je suis par ici, et je peux le confirmer: ce groupe est très, très spécial.»

«Ce groupe, je ne l’oublierai jamais»
Thibaut Petit

Olympic ou la force d’un collectif: combien de fois les médias n’ont-ils pas prononcé ou écrit cette phrase? Dans la bouche de Thibaut Petit, le même mot-clé que «Jurko»: groupe. «Je suis tellement content pour ce groupe, qui a commencé ensemble et qui a fini ensemble. Ça, ça n’a pas de médaille mais c’est une sorte de titre aussi», lance l’entraîneur olympien pour qui cette «récompense» a encore valeur de participation aux qualifications de la Ligue des champions, a minima à la FIBA Europe Cup.

Une autre musique

Impératifs télévisuels obligent, le dernier rendez-vous de la série a commencé non pas à 19 h 30, comme c’est généralement le cas pour un match en semaine, mais à 18 h 45. La faute à l’Eurosong, plus connu sous le nom d’Eurovision de la chanson, dont la première demi-finale avait lieu le même soir. Inhabituel, nul doute que l’horaire a retenu bon nombre de supporters fribourgeois de franchir le Gothard, et ils n’étaient qu’une poignée à soutenir les visiteurs, mardi. Ils ne l’ont pas regretté. La musique d’un bouchon de champagne qui saute n’est-elle pas belle aussi?

A nouveau, le match a été intense mais pas suffocant. Le mérite en revient à Olympic, qui a appris de ses erreurs. Une des clés était la bataille des airs? Après avoir concédé 20 rebonds offensifs samedi, les visiteurs en ont pris 8 lors du seul premier quart, remporté 21-8. Et s’il leur a manqué l’instinct du «tueur», ils ont continué de défendre comme si leur vie en dépendait pour prendre 18 longueurs d’avance (17e 17-35), moment que choisissait Dusan Mladjan pour remettre Massagno sur le droit chemin (20e 30-40). Celui d’une remontada? A moitié seulement.

Nottage et les autres

Les Tessinois revenaient à 7 points à la 27e puis à 8 au début de la dernière période, qui aurait pu s’avérer délicate si Eric Nottage, élu MVP de la finale, «quelque chose que je dois aussi aux joueurs à mes côtés», n’avait pas répondu à Dusan Mladjan et si Ross Williams n’avait pas «planté» une banderille sur la tête de celui-ci (33e 56-67). La SAM ne baissait pas la tête pour autant. Mais la sortie pour cinq fautes de Marko Mladjan (35e), un tir primé de Jonathan Kazadi (36e 62-75) et un autre de Xavier Green (38e 69-81) assuraient la victoire à la meilleure des deux équipes. Respect.

«Ce groupe, je ne l’oublierai jamais. On va continuer à grandir ensemble», soufflait encore Thibaut Petit avant de reprendre la route de Fribourg. La fête a-t-elle été inoubliable aussi?

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