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Chronique: Un thé avec la maman de Jawad

Même balancés par la douceur d’un verre de thé, certains récits conservent toute leur amertume. © Azerbaijan Stockers/Freepik
Même balancés par la douceur d’un verre de thé, certains récits conservent toute leur amertume. © Azerbaijan Stockers/Freepik

Michaël Perruchoud

Publié le 29.03.2024

Temps de lecture estimé : 2 minutes

A Beyrouth, j’ai eu la chance de rencontrer Jawad. Il fumait accroupi sur le trottoir, à côté de sa voiture. Il était ouvrier quand on voulait de lui sur les chantiers, faisait taxi quand il y avait moins de boulot. Parce qu’il n’y a pas de contrat à long terme pour les Palestiniens. «C’est comme ça, un jour après l’autre!»

Il m’a convoyé d’un bout à l’autre de la ville, avec un sourire mal denté et de la musique traditionnelle arabe à fond dans l’autoradio. Puis, en fin de journée, il m’a demandé si je voulais voir Chatila. «On peut entrer dans les camps?» ai-je demandé. «Si tu es avec moi, oui! Pas de souci. Allez viens, je vais te présenter ma mère.»

Elle ne peut pas oublier les cris, et puis le silence qui est pire

Sabra, Chatila, ces mots résonnent comme l’enfer, je me souviens de septembre 82, tout gamin, des images du téléjournal, de Pierre-Pascal Rossi en pleurs devant l’horreur… Et nous voilà sur un chemin de terre, entre des bâtiments tassés sur eux-m

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