La Liberté

Opportunité pour Swiss-Ski

Les skieurs suisses mènent au classement par nations. Du jamais-vu depuis 33 ans

David Bernold

Publié le 24.01.2020

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Ski alpin » L’exercice 2019-2020 pourrait bien permettre à Swiss-Ski de mettre fin à la suprématie autrichienne dans le classement par nations de la Coupe du monde. Le dernier sacre helvétique date du fameux hiver 1986-1987, celui des Mondiaux de Crans-Montana.

L’Autriche avait parfaitement rebondi après ces joutes qui avaient vu le pays hôte conquérir sept des dix médailles d’or mises en jeu grâce notamment à Pirmin Zurbriggen, Maria Walliser et Erika Hess (deux titres chacun). Le règne autrichien dure depuis la saison 1987-1988, même s’il a été parfois mis à mal chez les dames.

Mais c’est bien le ski masculin autrichien qui souffre. Il doit se contenter de neuf podiums cet hiver, avec trois victoires dont deux pour Matthias Mayer. Dans les disciplines techniques, seuls Marco Schwarz (3e du slalom d’Adelboden) et Roland Leitinger (3e du géant parallèle d’Alta Badia) ont su tirer leur épingle du jeu.

Du côté de la toute-puissante fédération autrichienne (ÖSV), on garde son calme. L’entraîneur en chef de l’équipe masculine, Andi Puelacher, explique ces résultats mitigés par la densité toujours plus grande des skieurs de haut niveau, densité qui est due au travail de plus en plus professionnel effectué dans les autres pays.

Faire sans Hirscher

Certains leaders n’affichent par ailleurs pas la forme espérée, d’autres peinent à revenir de blessure, alors que les jeunes pousses tardent à se faire un nom sur le cirque blanc, juge-t-il encore, à juste titre. Les raisons sont effectivement multiples pour expliquer les difficultés rencontrées par le ski masculin autrichien.

Le nom du jeune retraité Marcel Hirscher n’est en revanche pas cité à l’heure de l’analyse dans le camp autrichien. Pourtant, les faits sont là: durant les huit saisons de règne du Salzbourgeois, ses compatriotes n’ont gagné que deux courses dans les disciplines techniques traditionnelles (géant et slalom), dont aucun géant! L’absence de Marcel Hirscher change radicalement la donne. L’Autrichien accuse ainsi un retard de 277 points sur la Suisse au classement général par nation, son débours se montant à 715 unités dans un classement masculin dont elle n’occupe que le 4e rang. Or, Marcel Hirscher affichait déjà plus de 1000 points à son compteur personnel il y a un an avant les épreuves de Kitzbühel…

Plus que du prestige

Chez Swiss-Ski, on a forcément le sourire à l’heure d’évoquer un classement par nations qui semblait ne plus jamais pouvoir échapper au grand rival autrichien. Et cette première place dans la hiérarchie mondiale n’est pas qu’une question de prestige pour son président Urs Lehmann. «Ce trophée vient récompenser la densité de notre équipe. Et c’est précisément cette densité que l’on nous demandait d’obtenir depuis de nombreuses années», souligne l’Argovien. «Il a une énorme valeur, que ce soit pour les athlètes ou pour toutes les personnes qui travaillent dans l’ombre», poursuit-il.

Mais l’aspect financier n’est pas non plus négligeable. «Nous avons conclu avec nos partenaires des contrats axés sur la performance. La différence entre la première et la deuxième place est une somme substantielle qui nous permet de soutenir un ou deux groupes d’entraînement pendant une année», lâche Urs Lehmann.

«Nous recherchons sans cesse des moyens de créer des conditions encore meilleures pour nos athlè-tes», poursuit le champion du monde 1993 de descente, qui n’a évidemment pas donné de chiffres précis. Et qui peut se réjouir d’avoir vu le principal partenaire de Swiss-Ski (Raiffeisen) prolonger son contrat jusqu’à l’été 2024. ATS

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