Neutralité souvent écornée
Selon l’historien Matthieu Leimgruber, les relations d’une entreprise sensible comme Crypto AG avec des Etats tiers étaient connues au plus haut niveau
Yves Genier
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Espionnage » Les révélations concernant le rôle joué par Crypto AG et ses appareils de codage apportent une nouvelle démonstration du caractère relatif de la neutralité suisse pendant la guerre froide (1948-1989). Pour rappel, l’entreprise créée à Steinhausen (ZG) par le Suédois Boris Hagelin a vendu à quelque 130 pays des machines de cryptage dotées de portes secrètes permettant aux services secrets américains et allemands de lire dans les conversations codées comme dans un livre ouvert. L’idée d’une commission d’enquête parlementaire (CEP) reste en suspens: le Bureau du National ne tranchera que le 2 mars.
Cette affaire qui écorne un principe fondamental de la politique suisse n’a pas été un cas unique, rappelle l’historien de l’économie Matthieu Leimgruber, de l’Univ