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La nouvelle Timea Bacsinszky

Melbourne • La Vaudoise retrouve l’Open d’Australie après quatre ans d’éclipse. Entraînée par Dimitri Zavialoff, elle a de nouveau la passion de s’investir à fond.

Publié le 16.01.2015

Temps de lecture estimé : 4 minutes

«Cette fois cela venait de moi. Et cela fait une énorme différence.» A l’été 2013, Timea Bacsinzky prend la décision qui a changé sa vie: celle de rejouer au tennis. Une décision librement arrêtée loin de toute pression parentale. En une année et demie, la Vaudoise a retrouvé sa place parmi les meilleures joueuses du monde. Aujourd’hui 38e mondiale, la récente finaliste du tournoi de Shenzhen retrouve Melbourne après une longue éclipse de quatre ans. «L’an dernier, j’avais hésité à faire le voyage pour jouer les qualifications. Mais je n’étais pas certaine d’entrer dans le tableau, se souvient-elle. J’ai préféré m’inscrire au tournoi ITF d’… Andrézieux- Bouthéon.»

Dans la Loire, à des années-lumière de la canicule qui avait pu envahir alors Melbourne, la Vaudoise cueille le titre récompensé par un chèque de 3'919 dol- lars. A Melbourne, elle en gagnera plus de... 55'000 si elle passe victorieusement le cap du premier tour. «C’est le seul objectif que je peux nourrir aujour- d’hui, lâche-t-elle. J’ai passé un tour lors de mes trois derniers tournois du grand chelem. Je veux également le faire ici à Melbourne. Après on verra bien ce qui peut se produire.»

L’homme providentiel

Pour sortir de sa longue traversée du désert qui avait été provoquée par une grave blessure à la cheville en 2011, la Lausannoise a pu compter sur le con- cours de Dimitri Zavialoff. L’ancien mentor de Stan Wawrinka a remis la joueuse sur le droit chemin, celui de l’effort. «Il m’a transmis la passion de s’investir à fond, glisse-t-elle. Notre relation va largement au-delà de celle qui peut unir l’employé et l’employeur.» Sur le plan technique, le duo s’est attaché à explorer de nouvelles pistes. «Nous avons décidé d’utiliser davantage le slice. J’ai eu besoin de dix mois pour bien intégrer cette nouveauté», explique Timea Bacsinszky. Ce recours au slice et une condition physique aujourd’hui plus affirmée lui permettent de mieux défendre. «J’ai encore beaucoup de choses à apprendre, poursuit la joueuse. Je ne sais pas où sont mes limites!»

On le sait, le psychisme tient un rôle déterminant dans la réussite d’une joueuse. L’an dernier, Timea Bacsinszky avoue avoir ressenti une sorte de blocage face aux meilleures. «Je pense en premier lieu à mon match de Roland-Garros contre Carla Suarez Navarro. Elle était 15e mondiale et je suis passée tout près de la victoire. Il y a ensuite ce match de Wimbledon contre Maria Sharapova où j’ai été submergée par l’événement. A Montréal, je ressens la même sensation contre Ana Ivanovic. Je ne suis pas capable de me libérer. Au point d’en sourire avec mon coach à la fin du premier set…»

Comme un déclic

Ces trois rencontres ont agi comme une sorte de déclic. Deux semaines après Montréal, elle offre une réplique remarquable à Caroline Wozniacki à New Haven. Elle sera également à la hauteur à l’US Open face à Venus Williams avant «la» victoire qui a peut-être tout changé, à Wuhan, devant Maria Sharapova. «Aujourd’hui, j’ai le sentiment que ma gestion des matches contre de telles joueuses aussi fortes est bien meilleure», lâche-t-elle. Son succès la semaine dernière en demi-finale du tournoi de Shenzhen face à la No 4 mondiale Petra Kvitova donne un certain crédit à ce discours.

Même si elle affirme qu’elle n’est pas «pressée par le temps», l’heure est venue sans doute pour Timea Bacinszky de recueillir dans un tournoi du grand chelem les fruits de cette progression remarquable. Son bilan dans les quatre tournois majeurs est néga- tif: 13 victoires contre 19 défai- tes avec comme meilleur résultat un troisième tour de l’US Open 2008 face à Dinara Safina. «J’avais été à deux points de la victoire», se souvient-elle. Elle n’ose pas le dire vraiment mais elle a vraiment hâte de retrouver le parfum d’un tel match, celui qui peut vous faire basculer dans une autre dimension. Si

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