La Liberté

Parler avant de pouvoir oublier

Jacob Berger porte à l’écran «Un Juif pour l’exemple», le roman de Jacques Chessex qui fit scandale à sa parution en 2009. Un modèle d’adaptation. L'interview complète du réalisateur est à retrouver dans «La Liberté» du week-end.

«J'ai fait intervenir Chessex dans l'intrigue, car c'est la mise en accusation ayant suivi la sortie du livre qui a eu raison de lui», confie le réalisateur. © Aldo Ellena
«J'ai fait intervenir Chessex dans l'intrigue, car c'est la mise en accusation ayant suivi la sortie du livre qui a eu raison de lui», confie le réalisateur. © Aldo Ellena

ES

Publié le 09.09.2016

En 1942, à Payerne, des jeunes nazis assassinent un marchand de bétail juif dont ils dépècent le corps avant de le faire disparaître dans le lac de Neuchâtel. En 2009, Jacques Chessex, qui avait huit ans au moment des faits, raconte avec force détails ce crime abominable dans un roman qui provoque des réactions très violentes dans la ville natale de l’écrivain vaudois. Signée Jacob Berger, l’adaptation cinématographique d’Un Juif pour l’exemple sort mercredi sur les écrans de Suisse. Rencontre.

Rétrospectivement, comment analysez-vous les violentes polémiques qui ont accompagné la sortie du livre de Chessex en 2009?

Jacob Berger: Il ne faut pas oublier que Chessex était lui-même Payernois et que dans toutes les familles, toutes les petites villes, celui qui dévoile un secret qu’il partage avec ses proches trahit davantage que quelqu’un qui vient de l’extérieur. Et puis Chessex a une écriture tellement cinglante, tellement impitoyable que cela peut provoquer une réaction de rejet. Quand il arrive un événement terrible, dans une famille, une ville ou un pays, on est toujours partagé entre l’idée de le taire ou d’en parler. Mais il y a des moments où il faut non seulement en parler, mais le projeter en avant, le brandir, le signifier de manière presque théâtrale, pour que ce fameux droit à l’oubli que l’on revendique à juste titre puisse vraiment avoir lieu. Quand on ne dit pas les choses, on n’arrive pas non plus à les oublier, et si besoin est, à les pardonner.

>> Interview complète du réalisateur à retrouver dans «La Liberté» du week-end

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