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«On n'en peut plus et c'est compréhensible! »

L'état d'esprit de la population a changé en 6 mois, depuis le début de la pandémie de coronavirus, estime le ministre fribourgeois Alain Berset. La fatigue et l'irritabilité augmentent, alors qu'une fin de la pandémie n'est pas en vue.

Selon Alain Berset, la Suisse a beaucoup appris durant la pandémie. © Lib/Alain Wicht-A
Selon Alain Berset, la Suisse a beaucoup appris durant la pandémie. © Lib/Alain Wicht-A

ATS

Publié le 09.08.2020

En mars et en avril, au pic de la crise, on observait une phase d'unité, souligne le ministre de la santé dans une interview à la «NZZ am Sonntag». La cohésion était impressionnante. Ensuite, les débats ont repris, ce qui est important dans une démocratie. Mais ont sent aujourd'hui que les nerfs sont à vif. Il faudrait peu de choses pour que les gens s'énervent, a souligné le Fribourgeois.

Le conseiller fédéral explique par le niveau élevé de stress les récentes critiques faites à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), notamment en raison de la publication de données erronées sur les sources d'infection.

«Peut-être que cela traduit la frustration générale face au virus. On n'en peut plus et c'est compréhensible! On aimerait qu'il disparaisse de notre réalité. Malheureusement, ce n'est pas le cas», a-t-il souligné dans Le Matin Dimanche.

"Des humains, pas des machines"

La publication de données erronées «montre simplement que celles et ceux qui gèrent cette pandémie sont des humains, pas des machines», a-t-il dit. «L'OFSP a très vite identifié le problème. La faute a été corrigée, puis l'office a communiqué en toute transparence et s'est excusé. Dans ces conditions, perdre la confiance de la population serait exagéré, d'autant plus qu'à ma connaissance cela n'a eu aucune conséquence en termes de politique sanitaire.»

Selon lui, la Suisse a beaucoup appris durant la pandémie. «Nous avons vécu une première vague assez forte, mais qui n'a pas débordé notre système hospitalier», a-t-il relevé.

«Nous avions en mars 1500 tests positifs par jour alors que nous testions uniquement les personnes présentant de forts symptômes, les personnes à risque avec de faibles symptômes, ainsi que le personnel médical avec symptômes. Le nombre réel de cas était donc beaucoup plus élevé. Aujourd'hui, nous testons toute personne présentant un symptôme, même léger» et le nombre de cas est de 150 à 200 par jour. «Je dirais que nous avons la situation en main», souligne M. Berset.

Quant au port du masque, qui n'était dans un premier temps pas recommandé, le ministre de la santé insiste sur le fait que le Conseil fédéral a établi ses recommandations en s'appuyant sur les avis de spécialistes et des organisations internationales «et non pas parce que nous manquions de masques, comme certains l'ont affirmé».

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