Le livre est signé par les historiens Anne Philipona, Florence Bays, Christophe Cottet et Jean Steinauer qui sont remontés dans les archives jusqu’à 1890, date de l’institutionnalisation de la formation. "Auparavant, c’étaient les corporations ou les abbayes qui se chargeaient de cette mission", note Anne Philipona. 

Une période, jusqu’en 1940, où les filles représentent paradoxalement 40% des apprentis. "Mais leurs métiers étaient moins variés que ceux des hommes. Elles étaient couturières, tailleuses ou repasseuses", souligne Anne Philipona, qui est par ailleurs présidente de la Société d’histoire du canton de Fribourg. Certains apprentissages sont très courts : il faut par exemple deux mois pour devenir tricoteuse de bas. 

Durant les Trente Glorieuses, entre la Deuxième Guerre mondiale et le premier choc pétrolier, Fribourg, canton paysan, s’industrialise peu à peu. "L’apprentissage est vraiment un élément essentiel de l’industrialisation. Mais il est alors mal vu par certaines familles qui voient ça comme un manque à gagner", explique Florence Bays. Moins de filles également, privées de certaines professions par la mécanisation des tâches. 

Dans les années septante, le contexte économique se durcit. L’apprentissage est plus que jamais essentiel. "Il devient un moyen d’intégration sociale", relève Anne Philipona. Aujourd’hui, les acteurs de la formation font face à d’autres défis, comme l’intégration des migrants. "Il s’agira de proposer à ces jeunes une offre de formation", insiste Christoph Nydegger, chef du Service de la formation professionnelle du canton de Fribourg.