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Un photographe accusé d'abus sexuels a été quasiment blanchi

Dans un arrêt qui fera date, le Tribunal cantonal fribourgeois a réduit à 15 mois la peine d'un homme condamné en première instance à 11 ans de prison. Il était accusé par une dizaine de femmes d'avoir abusé d'elles lors de séances photo.

Les faits s'étaient déroulés dans le studio de photographie du recourant, entre 2010 et 2014. © DR (Photo prétexte)
Les faits s'étaient déroulés dans le studio de photographie du recourant, entre 2010 et 2014. © DR (Photo prétexte)

MRZ

Publié le 08.04.2022

Rarement une cour de première instance aura été à ce point désavouée en appel. Condamné en janvier 2021 par le Tribunal de la Sarine à onze années de prison, un photographe amateur de 46 ans qui croupissait derrière les barreaux depuis 14 mois va être remis en liberté immédiatement. Le Tribunal cantonal a en effet largement admis son recours et l’a acquitté des accusations de contrainte sexuelle et de viol qui pesaient sur lui.

Seule subsiste sa condamnation pour violations répétées du domaine secret ou du domaine privé au moyen d’un appareil de prise de vues. Le père de famille avait d’ailleurs lui-même reconnu avoir filmé les plaignantes à leur insu durant les rapports sexuels consentis qu’il a entretenus avec elles, se disant prêt à les indemniser pour le tort moral subi.

Au final, il écope de 30 mois de prison, dont quinze mois ferme. Étant donné qu’il a déjà purgé la quasi-totalité de cette partie ferme, le TC a ordonné la remise en liberté immédiate de cet homme ayant toujours clamé n’avoir violé ni contraint personne. Dans les considérants essentiels de leur arrêt, les juges cantonaux lui donnent raison: «Sur la base du dossier, en particulier des photos et des vidéos tournées à l’insu des parties plaignantes, de la correspondance échangée entre les protagonistes tant avant qu’après les faits dénoncés, mais aussi sur la base des déclarations des parties, la Cour a retenu qu’aucune des parties plaignantes n’a été forcée, que ce soit physiquement ou psychiquement, à subir une atteinte à son intégrité sexuelle.»

Toutes les plaignantes étaient majeures sexuellement: la plupart avaient entre 17 et 21 ans lors des faits, survenus entre 2010 et 2014 dans le studio où le prévenu les accueillait pour des séances photo parfois osées. «Elles disposaient de leur libre arbitre pour consentir ou non aux rapprochements sexuels qui ont été filmés par le prévenu de manière illégale. Aucune d’entre elles ne lui a donné des signes évidents et déchiffrables d’une éventuelle opposition», retient le TC. 

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