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Des chercheurs de l'EPFZ impriment des valves cardiaques en 3D

Il faudra attendre au moins dix ans pour pouvoir utiliser les nouvelles valves. © Fergal Coulter/EPFZ
Il faudra attendre au moins dix ans pour pouvoir utiliser les nouvelles valves. © Fergal Coulter/EPFZ


Publié le 23.07.2019


Des chercheurs de l'EPFZ et de l'entreprise sud-africaine SAT ont créé des valves cardiaques en silicone avec une imprimante 3D. Relativement bon marché et pouvant être conçues sur mesure, elles ne seront toutefois pas utilisées cliniquement avant au moins dix ans.

De nombreux tests seront nécessaires avant de pouvoir implanter ces valves d'un nouveau genre dans un corps humain, a communiqué mardi l'EPFZ. Elles pourraient remplacer à terme les implants en polymères durs ou tissus d'animaux (vaches, cochons) et métal utilisés aujourd'hui, qui présentent plusieurs désavantages.

Pour empêcher les rejets avec les implants actuels, les patients doivent prendre leur vie durant des immunosuppresseurs ou des anticoagulants, aux forts effets secondaires. Ce n'est pas le cas avec les valves en silicone, qui sont compatibles avec le corps humain.

Valves personnalisées

En outre, les valves conventionnelles ont une structure extrêmement rigide, ce qui rend difficile d'assurer une étanchéité parfaite avec le coeur. "Elles ne correspondent pas exactement à la forme de l'aorte, qui diffère pour chaque patient", explique Manuel Schaffner, l'un des scientifiques du projet. L'association de l'imagerie par résonance magnétique et de l'impression 3D permet, elle, de mettre au point des implants parfaitement adaptés.

Ce n'est pas tout. Les clapets artificiels employés pour le moment coûtent cher et prennent du temps à fabriquer. Plusieurs jours sont nécessaires pour réaliser à la main un implant à partir de tissus bovins, contre une heure et demie avec une imprimante 3D.

Allonger la durée de vie des implants

Les premiers tests sont prometteurs et le but des chercheurs est d'allonger la durée de vie des valves, qui doivent actuellement être changées après 10 à 15 ans. "Ce serait merveilleux si l'on pouvait un jour produire des valves qui tiennent toute la vie", dit Manuel Schaffner.

Le coeur humain possède quatre chambres, chacune équipée d'un clapet permettant au sang de passer dans une seule direction. Si une valve dysfonctionne, le sang peut retourner dans les ventricules ou les oreillettes, entraînant dans le pire des cas arythmie ou même un arrêt cardiaque. Un implant peut alors être requis.

Demande en hausse

La demande en valves artificielles devrait exploser ces prochaines années en raison du vieillissement de la population, du manque d'exercice et de la mauvaise alimentation. On estime que 850'000 personnes dans le monde auront besoin d'un tel implant en 2050.

ats

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