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FIFA: le procès débute malgré l'état d'urgence au Tessin

Le procès des ex-dirigeants de la DFB et de la FIFA a démarré mercredi devant le Tribunal pénal fédéral en présence de deux accusés (archives) © KEYSTONE/Ti-Press/Samuel Golay
Le procès des ex-dirigeants de la DFB et de la FIFA a démarré mercredi devant le Tribunal pénal fédéral en présence de deux accusés (archives) © KEYSTONE/Ti-Press/Samuel Golay
Le procès des ex-dirigeants de la DFB et de la FIFA a démarré mercredi devant le Tribunal pénal fédéral en présence de deux accusés (archives) © KEYSTONE/Ti-Press/Samuel Golay
Le procès des ex-dirigeants de la DFB et de la FIFA a démarré mercredi devant le Tribunal pénal fédéral en présence de deux accusés (archives) © KEYSTONE/Ti-Press/Samuel Golay


Publié le 11.03.2020


Malgré l'état d'urgence décrété par le gouvernement tessinois, le procès des instances du football a démarré mercredi et va se poursuivre jeudi devant le Tribunal pénal fédéral. La présidente a demandé des éclaircissements supplémentaires sur la santé des absents.

La première journée n'a guère permis d'avancer. Seuls l'ancien secrétaire de la FIFA, le Suisse Urs Linsi, et un ancien président de la Fédération allemande de football (DFB), Wolfgang Niersbach, se sont présentés à Bellinzone.

L'état de santé des deux accusés absents, qui ont produit des certificats médicaux, a suscité les interrogations de la cour. Selon le médecin appelé à expertiser ces certificats, l'ancien secrétaire général de la DFB, Horst R. Schmidt est apte à se déplacer mais sa capacité à participer aux débats reste sujette à caution. La situation est similaire pour son ancien président Theo Zwanziger.

Huis clos

En raison des risques de contamination par le coronavirus, les débats se tiennent à huis clos et sont suivis par la presse dans une salle séparée sur un écran géant. La cour n'a cependant pas accepté de reporter le procès comme le demandaient les accusés qui, en raison de leur âge, sont particulièrement exposés. En effet, la prescription interviendra à fin avril et le Tribunal pénal fédéral doit rendre impérativement son verdict d'ici là.

Dès jeudi, seules 50 personnes, y compris les avocats, les policiers et les journalistes, seront admises dans le tribunal en raison de l'état d'urgence. Dans ces conditions, il est possible qu'une partie de la presse soit refoulée.

Dans ce premier procès instruit contre les instances du football, Theo Zwanziger, Horst R. Schmidt et Urs Linsi répondent d'escroquerie. Quant à Wolfgang Niersbach, il est inculpé pour complicité.

Les trois dirigeants de la DFB faisaient partie de la présidence du comité d'organisation du Mondial 2006 en Allemagne. Selon l'acte d'accusation du Ministère public de la Confédération (MPC), ils auraient, avec l'aide d'Urs Linsi, camouflé la destination véritable d'un montant de 10 millions de francs afin de rembourser un prêt contracté personnellement par Franz Beckenbauer, qui assumait la présidence d'honneur du comité d'organisation.

Prêt et avance

L'ancien capitaine de l'équipe d'Allemagne avait obtenu ce montant auprès de Robert Louis-Dreyfus qui dirigeait alors Adidas. Franz Beckenbauer avait besoin de cet argent afin de convaincre le trésorier de la FIFA Mohammed Bin Hammam d'accorder une avance de 250 millions d'euros pour l'organisation du Mondial.

Franz Beckenbauer espérait que le prêt serait remboursé par la DFB mais il s'était heurté au refus du président de l'époque Gerhard Mayer-Vorfelder. Afin d'obtenir le feu vert de la présidence de la DFB au versement des 10 millions, Theo Zwanziger et Horst R. Schmidt auraient eu l'idée de faire passer ce montant pour une contribution de la DFB au gala d'inauguration du Mondial organisé par la FIFA.

A cet effet, ils se seraient assuré la complicité d'Urs Linsi. Celui-ci aurait encaissé l'argent de la DFB sur un compte de la FIFA puis l'aurait viré à Robert Louis-Dreyfus afin de rembourser le prêt initialement souscrit par Franz Beckenbauer. Wolfgang Niersbach aurait été mis au courant de la manoeuvre. (cause SK.2019.45)

ats

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