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Le Premier ministre arménien a largement remporté son pari

Nikol Pachinian, un ancien journaliste de 43 ans, est arrivé au pouvoir en Arménie en mai dernier après avoir mené pendant plusieurs semaines des manifestations massives contre le gouvernement alors au pouvoir depuis plus de dix ans. © KEYSTONE/AP PAN Photo/VAHAN STEPANYAN
Nikol Pachinian, un ancien journaliste de 43 ans, est arrivé au pouvoir en Arménie en mai dernier après avoir mené pendant plusieurs semaines des manifestations massives contre le gouvernement alors au pouvoir depuis plus de dix ans. © KEYSTONE/AP PAN Photo/VAHAN STEPANYAN


Publié le 10.12.2018


La coalition menée par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a triomphé dimanche aux élections législatives anticipées, convoquées par le dirigeant réformateur. Le but - renforcer son pouvoir quelques mois après son arrivée à la tête du pays - est atteint.

Après le décompte de l'intégralité des voix, le bloc dirigé par le parti "Contrat Civil" de M. Pachinian a obtenu 70,43% des votes, a annoncé la Commission électorale centrale. Le parti "Arménie prospère" arrive en deuxième position avec 8,37% des suffrages. Le Parti républicain de l'ex-président Serge Sarkissian n'a obtenu que 4,7% des suffrages, échouant à dépasser le seuil de 5% nécessaire pour entrer au Parlement.

Les élections ont été tenues "en respect des libertés fondamentales", a salué lundi l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L'organisation, qui disposait d'observateurs sur place, a également souligné dans un communiqué la "large confiance du public" dans ces élections anticipées.

"Je suis fier de vous (...) Soyons courageux", a commenté lundi sur sa page Facebook le Premier ministre, remerciant le "courageux peuple" arménien pour lui avoir accordé sa confiance.

Nikol Pachinian, un ancien journaliste de 43 ans, est arrivé au pouvoir en Arménie en mai dernier après avoir mené pendant plusieurs semaines des manifestations massives contre le gouvernement alors au pouvoir depuis plus de dix ans. Mais il ne contrôlait pas le Parlement, encore largement acquis au Parti républicain de l'ex-président Serge Sarkissian, ce qui bloquait ses réformes.

Mi-octobre, Nikol Pachinian a réussi une manoeuvre politique en annonçant sa démission. Puis il s'est mis d'accord avec les députés pour qu'ils échouent deux fois consécutivement à élire un nouveau chef de gouvernement. Un prétexte pour que le Parlement soit dissolu et que des élections législatives anticipées soient convoquées.

Les prochaines élections législatives, dans cette ex-république soviétique du Caucase du Sud, n'étaient jusqu'alors prévues qu'en 2022.

Au moins 30%

Neuf partis politiques et deux blocs électoraux étaient en lice pour les 101 sièges au Parlement arménien.

Selon la législation arménienne, un parti a besoin de recueillir au moins 5% des voix des électeurs pour pouvoir siéger au Parlement, alors qu'un bloc électoral doit franchir la barre de 7%.

Une fois passés au Parlement, les partis d'opposition doivent cependant y avoir - en vertu de la loi arménienne - au moins 30% des sièges, même s'ils ont enregistré des résultats inférieurs à ce chiffre.

Héros national

Selon les analystes, M. Pachinian, considéré comme un héros national pendant les protestations antigouvernementales du printemps, a déployé tous ses efforts pour organiser ces élections anticipées alors qu'il est au sommet de sa popularité.

"Le parti de Pachinian va probablement (...) avoir tous les leviers nécessaires pour accélérer les réformes économiques et politiques promises", indique à l'AFP l'analyste Guevorg Pogossian

ats, afp

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