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Le Premier ministre slovaque aura du mal à former une coalition

M. Fico devrait se retrouver avec 49 députés, alors qu'il avait la majorité absolue de 83 dans le Parlement sortant. © KEYSTONE/EPA/FILIP SINGER
M. Fico devrait se retrouver avec 49 députés, alors qu'il avait la majorité absolue de 83 dans le Parlement sortant. © KEYSTONE/EPA/FILIP SINGER


Publié le 06.03.2016


Les législatives slovaques ont produit samedi un Parlement très fragmenté, selon des résultats officiels quasiment complets. Le Premier ministre sortant Robert Fico, bien que vainqueur avec 28,3% des voix, aura du mal à former une coalition pour continuer à gouverner.

D'après ces résultats partiels portant sur 99% des bulletins, huit partis franchissent le seuil de 5% et se partagent les 150 sièges du Parlement. L'extrême droite nationaliste y fait pour la première fois son entrée.

M. Fico, chef du parti social-démocrate Smer-SD, avait axé sa campagne sur le refus d'accueillir des migrants en Slovaquie. Mais des grèves d'enseignants et d'infirmières ont réduit l'impact de cette question sur l'opinion publique. Il devrait se retrouver avec 49 députés, alors qu'il avait la majorité absolue de 83 dans le Parlement sortant.

"Des fascistes au Parlement"

"C'est un gros tremblement de terre", a commenté Igor Matovic, leader du parti conservateur OLANO-NOVA, selon l'agence slovaque TASR. Le Smer-SD est suivi par les libéraux de SaS avec 21 sièges, et les conservateurs d'OLANO-NOVA qui en obtiennent 19.

Les nationalistes du SNS, partenaires de coalition de M. Fico entre 2006 et 2010, arrivaient en quatrième position avec 15 sièges. L'extrême droite nationaliste LS-Nase Slovensko (Notre Slovaquie) de Marian Kotleba fait pour la première fois son entrée au Parlement avec 14 sièges.

En arrivant au QG social-démocrate, l'eurodéputée Monika Flasikova Benova a qualifié cette nouvelle de "grande honte" pour la Slovaquie. "Ce sera un désastre majeur que d'avoir des fascistes au Parlement alors que la République slovaque préside l'Union européenne" dans la seconde moitié de l'année, a-t-elle dit.

Se distancer des extrêmes

Un analyste politique, Samuel Abraham, a dit que la formation du nouveau gouvernement pourrait prendre "des semaines et même des mois". "Le Smer-SD cherchera à isoler les partis extrémistes, il choisira soigneusement et péniblement ceux qui voudront le rejoindre", a-t-il dit. Et de citer comme partenaires possibles des sociaux-démocrates les centristes de Siet, le Most-Hid et les libéraux de SAS.

"Actuellement, il convient à Fico de prendre des distances à l'égard de Kotleba et du SNS", a dit l'analyste, pour qui Marian Kotleba, leader de Notre Slovaquie (extrême droite), est un "néo-nazi".

ats, afp

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