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Le taux de chômage au Royaume-Uni retombe, malgré le Brexit

Malgré la crise du commerce de détail ayant causé la supression de milliers d'emplois, le Royaume-Uni connaît son plus bas taux de chômage depuis 45 ans (archives). © KEYSTONE/AP PA/YUI MOK
Malgré la crise du commerce de détail ayant causé la supression de milliers d'emplois, le Royaume-Uni connaît son plus bas taux de chômage depuis 45 ans (archives). © KEYSTONE/AP PA/YUI MOK


Publié le 12.11.2019


Le taux de chômage au Royaume-Uni est retombé à 3,8%, au plus bas depuis 45 ans, sur les trois mois achevés fin septembre contre 3,9% fin août, illustrant la résilience du marché de l'emploi britannique malgré les perturbations du Brexit.

Le Bureau national des statistiques (ONS) qui publie ces chiffres mardi, précise que le taux de chômage a régulièrement reculé sur les six dernières années.

Malgré la crise du commerce de détail qui a entraîné la suppression de 85.000 emplois lors des douze derniers mois au Royaume-Uni, et l'interminable processus du Brexit qui plombe les entreprises et les investissements depuis plus de trois ans, l'emploi britannique défie les prévisions.

Mardi, les analystes prévoyaient ainsi un taux de chômage inchangé alors qu'il a recommencé à s'effriter.

Ces données mettaient mardi un peu de baume au coeur des économistes après des chiffres de la croissance mitigés la veille. Si l'économie britannique a échappé à la récession au troisième trimestre avec une croissance de 0,3% contre une contraction de 0,2% au deuxième trimestre, le rythme de croissance sur un an, à 1,0%, est le plus faible en près d'une décennie.

"Après les chiffres du produit intérieur brut décevants, la plus petite baisse du chômage est un soulagement", remarque Andrew Wishart de Capital Economics.

"Dans l'ensemble, ces chiffres réduisent probablement le besoin immédiat pour le comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre de baisser les taux d'intérêt avant le Brexit", ajoute-t-il.

Moins positif, Pawel Adrjan, économiste du site internet spécialiste de l'emploi Indeed, estime que le marché du travail "succombe doucement à la baisse de confiance des milieux d'affaires".

"Ces chiffres sont porteurs de bonnes nouvelles pour ceux qui ont déjà un emploi mais sont moins encourageants pour ceux qui cherchent du travail", car le nombre d'emplois à pourvoir est tombé "au plus bas en deux ans", relève encore M. Adrjan.

"La croissance est fragile et les employeurs hésitent de plus en plus à embaucher tant que le paysage économique reste aussi brumeux", conclut-il.

M. Wishart fait aussi valoir que "le rythme de la hausse des salaires ralentit": s'il reste très rapide à 3,6% sur un an lors des trois mois achevés fin septembre (1,8% hors inflation), il se situait encore à 3,9% au second trimestre.

Avec le quasi plein emploi britannique, beaucoup d'employeurs rencontrent des difficultés à recruter, ce qui donne un pouvoir de négociation salariale aux nouveaux embauchés, et incite certaines entreprises à offrir des niveaux de paie plus attractifs.

Lundi, la fondation Living Wage, qui fixe un niveau de salaire minimum destiné à permettre à ceux qui le touchent de vivre décemment, a annoncé un relèvement de son taux horaire de 30 pence à 9,30 livres (10,82 euros) pour l'ensemble du pays et 10,75 livres à Londres (12,51 euros).

Avec 6.000 nouveaux employeurs qui s'engagent volontairement à adhérer aux taux de Living Wage, plus de 210.000 personnes devraient ainsi recevoir une augmentation de leur paie.

Plus d'un tiers des entreprises cotées au FTSE 100 paient le taux préconisé par la fondation, précise celle-ci.

Living Wage souligne que son taux principal est à présent plus d'une livre au-dessus du minimum de 8,21 livres par heure pour les adultes et plus de 2,54 livres plus élevé à Londres.

ats, awp, afp

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