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Le Valais se dote d'un centre de compétence pour le sol

La pression exercée sur le sol valaisan est particulièrement préoccupante dans la plaine du Rhône (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La pression exercée sur le sol valaisan est particulièrement préoccupante dans la plaine du Rhône (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La pression exercée sur le sol valaisan est particulièrement préoccupante dans la plaine du Rhône (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
La pression exercée sur le sol valaisan est particulièrement préoccupante dans la plaine du Rhône (archives). © KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT


Publié le 17.06.2021


En Valais, la pression exercée sur le sol est de plus en plus forte. Dans la plaine du Rhône, la disparition des surfaces agricoles y est trois fois plus rapide qu'ailleurs en Suisse. Le canton veut y remédier et crée un centre cantonal de compétence sol.

Le sol est une ressource fragile et non renouvelable qui joue un rôle fondamental dans la production d'aliments, la filtration de l'eau potable et la régulation du climat. "Nous sous-estimons son importance; nous devons le gérer plus judicieusement", a déclaré jeudi devant la presse Franz Ruppen, chef du département valaisan de la mobilité, du territoire et de l'environnement.

Il faut dire qu'en Valais, la pression exercée sur le sol s'est renforcée ces dernières décennies. La situation est particulièrement préoccupante dans la plaine du Rhône où "quelque 80 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année, soit l'équivalent de 110 terrains de football", a illustré Christophe Darbellay, chef du département de la formation et de l'économie.

Si une politique de gestion durable n'est pas mise en place rapidement, il n'y aura plus de surface agricole utile en Valais à l'horizon 2200, prévient le service de l'agriculture. "Dans la plaine du Rhône, cette situation est due notamment au furieux développement d'activités, d'infrastructures et d'habitats sur un territoire étroit où se trouvent les terres les plus fertiles; en altitude elle s'explique par l'avancée de la forêt, près de 5000 hectares en dix ans", note Christophe Darbellay.

Pas seulement les sols agricoles

Mais les sols agricoles ne sont pas les seuls à disparaître. Les sols dévolus à l'habitat et aux infrastructures souffrent aussi: En Suisse, 60% sont imperméabilisés, et en Valais, si le chiffre n'est pas connu, "il est probable qu'une part significative ne remplisse plus ses fonctions écologiques".

Pour tenter de renverser la vapeur et pour répondre à la stratégie fédérale en la matière, le gouvernement valaisan a décidé de créer un Centre cantonal de compétence sol (CCS - Valais). Il devra coordonner la mise en oeuvre et piloter, sur le plan cantonal, la Stratégie Sol Suisse adoptée par le Conseil fédéral en mai 2020, a indiqué Christine Genolet-Leubin, cheffe du service valaisan de l'environnement et présidente du CCS.

Il s'agira d'abord de centraliser, harmoniser et introduire dans une base de données cantonale géoréférencée les données sur la qualité des sols dont disposent différents services et certains bureaux privés. Le centre procédera ensuite à un état des lieux des sols de la plaine du Rhône et des coteaux, pour pouvoir prendre en considération les fonctions des sols dans l'aménagement du territoire.

Des investigations seront menées pour "compléter les données manquantes" et des analyses permettront "d'évaluer les potentielles atteintes chimiques", a précisé Christine Genolet-Leubin. L'ensemble des données doit notamment permettre aux décideurs administratifs et politiques de prendre des mesures adaptées en faveur d'une utilisation durable du sol.

600'000 francs par an

La protection quantitative et qualitative des sols agricoles les plus fertiles constitue une autre priorité. En Valais, 7350 hectares de terre agricoles "doivent être préservés en tant que socle de production de l'alimentation de la population". Le CCS-Valais en assurera la protection via "des mesures de préservation de valorisation et de réhabilitation".

L'information et la sensibilisation des décideurs politiques, mais aussi des acteurs privés tels que les entrepreneurs, les ingénieurs, les architectes, seront aussi du ressort du CCS. L'un des buts sera d'éviter le bétonnage à tout crin.

La structure regroupera des collaborateurs spécialisés de plusieurs services mais aussi un pédologue qui entrera en fonction en septembre prochain. Le centre devrait disposer d'un budget annuel d'environ 600'000 francs, sans compter les salaires pris en charge par les divers services.

ats

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