Les «gilets jaunes» dans la rue après les annonces de Macron
Maintenir la pression, 48 heures après les annonces d'Emmanuel Macron en réponse à la crise sociale: les "gilets jaunes" sont de nouveau mobilisés samedi en France. Ils protestent contre le "bla-bla" présidentiel.
Pour cet acte 24 d'un mouvement inédit, qui empoisonne l'exécutif depuis plus de cinq mois, les regards se sont tournés vers Strasbourg. Environ 2000 "gilets jaunes", selon la Préfecture, défilaient dans le calme, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dans la foule, Pascal Harter, 58 ans, a estimé qu'il n'y avait "rien eu de concret" dans les annonces faites par le président jeudi depuis l'Elysée. "Ca m'a remotivé", a-t-il expliqué. Pour ce pré-retraité, le chef de l'Etat s'en est tenu à du "bla-bla".
Un sentiment largement partagé sur les réseaux sociaux dans les groupes de "gilets jaunes". Selon eux, les mesures d'Emmanuel Macron - déployer "plus de fonctionnaires sur le terrain", de baisser l'impôt sur le revenu, de supprimer l'ENA ou bien encore de réindexer sur l'inflation les pensions de retraites de moins de 2000 euros - ne suffisent pas.
"Riposte générale" à Paris
A Paris, deux cortèges se sont ébranlés peu après 13h00. Sous le mot d'ordre "riposte générale", le premier, parti de Montparnasse, rassemblait plusieurs milliers de manifestants, gilets rouges de la CGT et "gilets jaunes". Le second, organisé seulement par les "gilets jaunes", est parti de la Maison de la Radio et compte passer devant les sièges de plusieurs grands médias.
D'autres manifestations sont annoncées un peu partout en France : opération escargot sur le périphérique lyonnais, marche nocturne à Cambrai (Nord), déploiement d'un gilet jaune géant au sommet de la Roche de Solutré (Saône-et-Loire)... Certains ont néanmoins prévu de faire l'impasse ce samedi pour se concentrer sur les manifestations du 1er mai, qui s'annoncent tendues.
Pour prévenir les débordements, des interdictions de manifester ont été prises à Strasbourg dans le centre et autour des institutions européennes, mais aussi à Toulouse, Lille, Rennes ou encore Rouen. A Paris, le périmètre prohibé comprend les Champs-Elysées, l'Elysée, les abords de l'Assemblée nationale et de Notre-Dame.
ats, afp