L’art complexe de savourer un film
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Pour Patrick, le cinéma, c’était sérieux. Il supportait mal les commentaires pendant la projection, mais plus encore la tournée des avis obligés en sortie de salle. Les «et toi, t’as trouvé comment?» lui hérissaient le poil. Comme il avait la phrase cinglante, il fourrait de préférence ses mains dans ses poches et s’efforçait de se taire, pour se prémunir des fâcheries stupides.
«Un mauvais film ne mérite pas qu’on en discute, disait-il, plus tard, ailleurs. Quant à un bon film, celui qui vous remue les tripes, il demande à être digéré en paix.» Je me souviens de Mystic River, cette adaptation de Dennis Lehane par Clint Eastwood, que nous avions vu ensemble et pris comme un crochet en plein ventre. Nous en avions reparlé, mais une bonne semaine après. «Parce que l&