Apporter une 13^e rente AVS aide à résoudre un vrai problème de précarité. J’aurais préféré une approche plus ciblée sur les bas revenus, mais cela n’est pas la proposition sur la table. En outre, les partis critiquant l’aspect «arrosoir» de la 13^e rente auraient pu proposer un contre-projet plus ciblé pour aider les personnes dans le besoin (et j’aurais voté pour cette alternative). Ils ont choisi de ne pas le faire. C’est leur droit le plus strict, mais on ne peut alors pas critiquer l’initiative sous cet angle.

Faudrait-il faire confiance au parlement pour renforcer les prestations complémentaires dans le futur? Ce n’est pas mon cas, et la démocratie directe existe précisément pour cadrer le parlement. Rappelons que quand il a récemment fallu aligner les rentes de veuves et veufs, nos autorités l’ont fait en baissant celles des veuves. Voilà qui est pour le moins clair.

Au fond, la question est de savoir si nous sommes d’accord avec un tel choix de société. Bien entendu que financer la 13^e rente demandera des ressources, en plus des ajustements déjà nécessaires dans le futur. Mais ce poids reste gérable dans un pays comme le nôtre, et ne représente pas un «conflit de générations». Et en parlant de coûts, ceux de la gestion de l’AVS sont bien moindres que ceux des 2^e et 3^e piliers, un sujet dont on ne parle pas assez.