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Un candidat contre Blatter

Fifa • Après les retraits de Michael van Praag et Luis Figo, il ne reste plus que le prince Ali pour tenter de prendre le poste de président au Valaisan.
Publié le 22.05.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

A une semaine de l’élection présidentielle à la FIFA, les cartes sont rebattues: Michael van Praag et Luis Figo ont annoncé leur retrait. Cela laisse donc le prince Ali défier seul le président sortant Joseph Blatter, toujours grand favori à 79 ans et après déjà quatre mandats. Trois candidats assis sur le même réservoir de voix - pour schématiser: les 54 voix de l’UEFA, opposée à Blatter, plus quelques autres frondeurs comme les États-Unis, déçus de la Coupe du monde 2022 attribuée au Qatar - allaient au suicide électoral. Van Praag (67 ans), président de la Fédération néerlandaise (KNVB), le savait, lançant dès le 23 mars: «Ce serait sage à un moment de s’asseoir et voir les équilibres, et soit laisser comme ça, ou alors retirer un ou deux candidats.»

Ce sommet des challengers a eu lieu comme l’avait confirmé à l’AFP Renske Bruisma, porte-parole de la KNVB: «Tout le monde sait qu’il y a eu une discussion entre les candidats au sujet d’un éventuel regroupement de forces.» Hier, l’équipe de campagne de Van Praag a confirmé son retrait par un sobre communiqué: «Après de nombreuses délibérations et des réflexions avec les différentes personnes impliquées, Michael van Praag a décidé de retirer sa candidature et de joindre ses forces à la candidature du prince Ali.»

L’inexpérience de Figo

Luis Figo, ancien joueur vedette de Barcelone, du Real Madrid ou de l’Inter Milan, a mis quelques heures de plus à annoncer son retrait hier. L’ex-Ballon d’or portugais de 42 ans s’est fait une raison: certes, il jouissait d’une grande popularité - José Mourinho l’appuyait, par exemple - mais son inexpérience dans les instances le pénalisait. Le quotidien néerlandais «De Volkskrant», qui avait éventé les retraits de van Praag et Figo dès mercredi, a dépeint le tableau des forces en présence. Les trois challengers ont voyagé à travers le monde afin de convaincre les présidents des fédérations (209) qui vont voter jeudi prochain 29 mai à Zurich. A ce petit jeu-là, le prince Ali est sorti vainqueur: «Il a rendu visite au plus grand nombre de pays et il avait un budget de campagne quasi illimité», résume le journal batave. Et de sou- ligner que, parce qu’il est depuis 2011 au comité exécutif de la FIFA, le Jordanien «dispose de meilleurs contacts».

Mais l’homme au compte Twitter «AliForFifa» («AliPourlaFifa») présente aussi des handicaps: il n’est pas président de la Confédération asiatique (AFC) dont dépend son pays, la Jordanie. C’est le cheikh du Bahreïn Salman bin Ebrahim al-Khalifa qui occupe ce poste et qui est un fervent supporteur de «Sepp» Blatter. Et au regard de certains votants, le prince Ali paraîtra bien jeune, dans tous les sens du terme: il a 39 ans et il ne siège que depuis quatre ans au comité exécutif de la FIFA.

Pas de débat public

En face, comme l’a indiqué un connaisseur du dossier à l’AFP, Blatter, depuis 40 ans à la FIFA, dont 17 à la présidence, «a une capacité à rendre les gens dépendants ou redevables, mais pas au sens où ils le regrettent: ces gens savent ce qu’ils ont avec Blatter, ils ne savent pas ce qu’ils auront avec un autre».

Figo, amer sur sa page Facebook, ne se fait guère d’illusions pour le prince Ali: «Ma décision est prise, je ne participerai pas à la dénommée élection pour la présidence de la FIFA. Ce processus électoral est tout sauf une élection. C’est un plébiscite qui a pour objectif de remettre le pouvoir absolu à un homme, ce que je refuse d’accompagner. Est-ce normal qu’une élection pour l’une des organisations les plus importantes de la planète se déroule sans un débat public? Est-ce normal que l’un des candidats ne prenne même pas la peine de présenter un programme?» Joseph Blatter a refusé tout débat public, répétant que son bilan parlait pour lui. si

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