Je ne suis pas expert en économie, où peut-être suis-je obnubilé par une quête vaine de bon sens. Mais une connaissance vient de recevoir un courrier pour le moins surprenant, provenant de la régie immobilière chargée de la gérance de son appartement. Dans ce courrier, il est recommandé aux locataires de faire des provisions en vue de la forte augmentation des coûts de l’électricité.

En effet, d’après cette régie, les acomptes ne permettront plus de couvrir les charges effectives. Provisionner lorsqu’on est locataire, c’est insolite. Le principe du loyer n’est-il pas d’évaluer le coût d’un logement en fonction de divers critères: taux d’intérêt, amortissements, charges, prix dictés par le marché, etc.?

Cette soudaine augmentation des coûts de l’énergie, puis des taux hypothécaires, permet simplement de rétablir une situation qui pendant des années était en déséquilibre: des loyers élevés quand les taux hypothécaires étaient extrêmement bas. Quel locataire n’a pas entendu son copain, heureux propriétaire, se vanter à juste titre de sa villa individuelle qui lui coûte la moitié moins que votre appartement de trois pièces?

A noter que les banquiers ne s’y sont jamais trompés, puisque, dans leurs scénarios, les taux hypothétiques retenus pour accorder une hypothèque oscillent entre 4,25 et 5% selon l’institut bancaire.

Ainsi, pour revenir à cette régie, ne pensez-vous pas que les «heureux» propriétaires de vos appartements ont eu, eux, tout le loisir et toute la marge nécessaire pendant ces belles années pour provisionner afin de faire face à la réalité qui leur revient de plein fouet aujourd’hui?

Lionel Auzet,

Courtaman