Les vrais combats féministes épuisés?
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Alors les filles, on aspire à nettoyer les écuries d’Augias des immondices qui polluent, en notre temps, le langage dit galant de l’autre partie de l’humanité? C’est peine perdue, mes sœurs: peu de chance d’y parvenir sans être Hercule, ou sa version féminine si cela froisse une fois de plus votre obsession de la suprématie masculine que vous dénichez partout.
Voyons, femmes de peu de foi, ignorez-vous aujourd’hui votre puissance, votre invincibilité, votre marche triomphante depuis le premier quartier de pomme que vous coinçâtes dans le gosier d’Adam sans pitié pour la côte qui lui manquait? Que vous arrive-t-il à lutter de façon si désordonnée pour le langage épicène et l’épuration de la pensée grivoise?
Les femmes qui vous ont précédées, convaincues, elles, de leur force et de leurs droits, ont sans doute épuisé tous les vrais combats féministes de l’Histoire; dommage qu’il ne vous reste plus que les vaines querelles du prêt-à-penser, de la normalité, de l’uniformisation de la société que méprisaient Antigone, Louise Michel, Marie Curie, etc.
Un peu de décence aussi siérait à vos colères s’il vous reste une ou deux indignations pour quelques autres désordres du monde plus graves que la jambe légère et l’œil polisson d’une chanson de Brassens ou les lunettes roses de Lolita.
Marie-Claire Dewarrat, Châtel-Saint-Denis