La Liberté

Eduquer pour mieux soigner

Fondée il y a six ans, l’association fribourgeoise Africomed a un rôle éducatif pour les médecins ougandais ainsi que pour des étudiants suisses

Georges Kohut, médecin fribourgeois, partage son savoir avec les médecins de Bwindi. © DR
Georges Kohut, médecin fribourgeois, partage son savoir avec les médecins de Bwindi. © DR

Sophie Gremaud

Publié le 24.04.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Afrique »   C’est en 2007 que la radiologue Forat Sadry voyage dans la région de Bwindi, en Ouganda. En s’intéressant au dispensaire de la ville, elle y découvre par hasard un container abritant une table de radiologie. «Les Américains sont généreux, mais ils donnent du matériel trop sophistiqué pour les médecins locaux», explique la radiologue, qui reviendra alors sur place pour mettre ses connaissances au service du Bwindi Community Hospital.

Ces visites et la venue d’autres médecins déboucheront en 2012 sur la fondation d’Africomed. Le groupe bénévole, composé d’une dizaine de professionnels du domaine médical et paramédical, varie d’une mission à l’autre. Encouragée par les progrès observés, l’association a effectué une quinzaine de missions jusqu’à ce jour: «Notre but premier est d’instruire. Ainsi, ce dispensaire n’aura plus besoin de nous et nous pourrons apporter notre aide ailleurs.»

L’équipe profite également de ses visites pour fournir du matériel et soigner différentes pathologies, notamment l’ostéomyélite. Cette infection apparaît lors de fractures et peut entraîner des complications menant à l’amputation: «La marche est essentielle pour survivre dans un pays où tout se fait à pied. Grâce à notre intervention, des enfants peuvent remarcher. Mais il reste beaucoup à faire à Bwindi», explique Forat Sadry.

Avec les moyens du bord

L’avenir de l’association dépend des dons qui lui sont faits et de l’engagement des futurs bénévoles. Dans cette optique, l’association offre depuis peu la possibilité à des étudiants fribourgeois de participer à l’aventure. «En plus d’être un investissement dans l’avenir, la présence de jeunes du domaine médical nous apporte une nouvelle dynamique», s’enthousiasme la présidente. La mission de mars 2018 a ainsi engagé deux étudiants, dont Delphine Grognuz, issue des sciences biomédicales. La Fribourgeoise de 21 ans a dû faire preuve de souplesse d’esprit face aux conditions médicales en Ouganda: «La médecine y est exercée dans une tout autre mentalité qu’en Suisse. Au début, j’étais trop orientée vers le rendement.» Après quelques jours d’adaptation, Delphine comprend: «En Afrique, les naissances et les morts sont presque banalisées. Les médecins agissent en conséquence, en faisant avec les moyens du bord et sans la pression et le stress observés chez nous.» Durant quatre semaines, la jeune étudiante a donc vécu au rythme des différents services de l’hôpital. «Les médecins doivent parfois faire preuve d’ingéniosité, comme l’utilisation de bouteille en PET pour ventiler le patient», témoigne Delphine qui, tout comme les autres bénévoles d’Africomed, revient enrichie et épanouie de la mission à Bwindi.

> Infos sur www.africomed.ch

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