La Liberté

Le début d’une singulière aventure

L'article en ligne - BD - Le premier tome du manga français Horion semble annoncer une œuvre sombre et étrange. On y suit les tribulations de Koza, un adolescent  parti à la recherche de son frère disparu, et Valyu, son ami d’enfance, dans un monde étrange et hostile.

Dernier né du manga hexagonal, Horion d’Aienkei et Enaibi semble bien parti pour s’imposer comme une œuvre sombre et étrange. © Glénat
Dernier né du manga hexagonal, Horion d’Aienkei et Enaibi semble bien parti pour s’imposer comme une œuvre sombre et étrange. © Glénat

Yvan PIERRI

Publié le 12.06.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

La première chose qui frappe lorsque l’on lit Horion est son principe narratif peu conventionnel. En effet, ici, l’issue de la quête nous est révélée dès les premières pages. L’intrigue ne perd cependant rien de son intérêt car l’on comprend bien vite que l’histoire cache quelque chose de bien plus ambitieux. D’autant plus que ce premier tome, en ne nous dévoilant que très peu d’informations sur son univers et ses personnages, pousse le lecteur à se poser bien des questions. C’est peut-être là la plus grande force du scénario d’Aienkei qui s’est auparavant fait connaître grâce à une série interactive sur internet et qui sort ici son premier manga ; l’aura de mystère et d’étrangeté troublante qu’il parvient à distiller dans son œuvre sans toutefois confondre ou ennuyer le lecteur. L’intérêt de celui-ci étant maintenu par un rythme bien pensé.

Les personnages, bien qu’encore nébuleux, sont particulièrement charismatiques. Leurs personnalités nous étant dévoilées au travers de leurs actes, elles semblent d’autant plus crédibles. Une autre qualité appréciable du manga est son ton sérieux. Il évite ainsi l’écueil de l’humour forcé et ancre son récit dans une dramaturgie efficace sublimée par la mise en page et les dessins admirables d’Enaibi, la dessinatrice. Les protagonistes regorgent d’expressivité aussi bien au niveau du visage que du corps et leur gestuelle est toujours conforme à leur attitude. Le découpage dynamique confère poids et énergie aux scènes d’action mais sait également se faire plus discret lors des moments plus calmes et intimistes. 

On regrettera toutefois quelques dictons un brin trop solennels, jurant quelque peu avec le reste des dialogues globalement très bien écrits ainsi que quelques partis pris esthétiques quant aux costumes pouvant sembler un peu hasardeux en l’état. Mais rien de tout cela n’entache sensiblement ce coup d’essai plus que réussi qui nous fait déjà miroiter une suite des plus originales et étranges.      

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