Oui, oui, oui, on n’est qu’en juillet ! Oui, les magasins vous agacent déjà suffisamment avec leur rayon « Rentrée » prêt avant même le début des vacances scolaires ! Mais on va quand même vous parler organisation et productivité. Enfin, plus ou moins… Car le monde magique de YouTube a quelque chose de merveilleux à vous offrir : la procrastination qui vous donne bonne conscience.

La magie de YouTube

Parmi ces vidéos « lifestyle », toujours hyper esthétisées, qui pullulent sur la plateforme et vous apprendront à faire vos valises, vous lever tôt le matin et autres compétences qui feront de vous des experts de la productivité, il existe un genre particulier : les vidéos de planning, où des gens avec beaucoup trop de temps libre (ou simplement un emploi du temps extrêmement flexible) vous invitent à les regarder organiser leur mois ou leur semaine. « Plan with me », « Flip through », « hauls » (parce que, oui, le jargon est en anglais), il y a suffisamment de vidéos pour vous occuper tout l’été (à réserver bien sûr pour les jours de pluie, parce que le moteur de votre ordinateur qui tourne sur vos genoux ne ferait qu’ajouter à la chaleur d’une journée déjà étouffante).

Le Bullet Journal

Au milieu de toutes ces vidéos, a émergé le « Bullet Journal », un phénomène qui n’est pas nouveau, mais a véritablement explosé depuis quelques mois, au point où vous trouvez dans vos librairies-papeterie des bullet journals tout prêts, ce qui est absolument absurde, compte-tenu du concept.

Résumé en quelques mots : le bullet journal (qui tire son nom des puces typographiques, des « bullet points » en anglais) est une sorte d’agenda, journal intime et un nouveau foyer pour tous les post-its parsemés dans votre maison. Complètement modulable, parce que créé de toutes pièces à partir d’un carnet vierge, il est l’outil idéal pour les personnes pour lesquelles l’année calendaire se divise en périodes à intensité très variable, comme les étudiants, partagés entre période de cours, intersemestres et sessions d’examens.

Initialement imaginé comme un outil simple et fonctionnel, il a évolué pour devenir une création monstrueuse entre les mains de certaines youtubeuses (il existe quelques hommes dans cette communauté, mais on va l’avouer, c’est un univers majoritairement féminin) adeptes de scrapbooking et autres activités créatrices. Au point où certains de ces journaux sont si pleins de couleurs et de dessins qu’ils ressemblent à l’une de ces vidéos qui débutent par un avertissement pour les épileptiques, et vous feront sérieusement vous demander comment qui que ce soit est capable de s’organiser dans ce chaos. De quoi effrayer gens qui hésiteraient encore à se lancer (dans ces cas-là, on vous conseillera des pêche dans les vidéos au look parfois moins professionnel qui vous rassureront sur la faillibilité de l’être humain tout en vous éduquant sur le concept).

On s’abstiendra toutefois de juger. Certaines expliquent qu’elles ont besoin de quelque chose de « joli » pour avoir besoin d’y retourner tous les jours (et un agenda qui reste fermé est un agenda inutile), et d’autres apprécient ce moment de relaxation hebdomadaire que représente ces moments de « gribouillages », et pour d’autres encore, cela vient au fil de leur semaine, dans les moments de creux. Pour beaucoup, aussi, le carnet, une fois terminé, sera archivé et servira de livre de souvenirs.

Si, en revanche, le minimalisme est votre truc, ça marche aussi : contrairement à ce que ces vidéos pourront vous pousser à croire, tout ce dont vous avez réellement besoin est un stylo et un carnet un peu solide (vous êtes censé le trimballer partout avec vous).

Des idées à voler

Mais le véritable danger pour votre état de procrastination avancé est que ces vidéos contiennent quelques idées à voler, que ce soit l’instauration de tableaux de suivi de votre santé, vos habitudes ou les mille-et-un usages du post-it. Ce n’est qu’après des heures de vidéos Youtube que vous trouverez enfin la perle rare à intégrer à votre agenda tout prêt. De même, le bullet journal n’est pas fait pour tout le monde. Certains apprécient le cadre rassurant de leur agenda, mais là encore, cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas faire quelques emprunts. Le principe de la « clé » (ou légende) pour votre liste de tâches, est par exemple bon à prendre, ou vous trouverez peut-être enfin un usage à ces pages mensuelles du début de votre agenda dont on oublie tous l’existence.

Qu’on se fasse happer par le trou noir du « pretty planning » ou pas, il est important de se rappeler qu’il faut avant tout que ça vous simplifie la vie et qu’il vous faudra bien quelques temps avant de trouver le graal de la « planner peace ».