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La découverte de la première exoplanète a 20 ans

Astronomie • Lors d'une conférence à Florence le 6 octobre 1995, l'astrophysicien vaudois Michel Mayor présentait le résultat de sa recherche avec Didier Queloz. Leurs observations et calculs prouvaient l'existence d'une planète orbitant autour d'une autre étoile que le soleil.

Il y a vingt ans, l'existence de planètes hors du système solaire était prouvée. © Musée d'histoire naturelle, Genève/Point Prod' SA
Il y a vingt ans, l'existence de planètes hors du système solaire était prouvée. © Musée d'histoire naturelle, Genève/Point Prod' SA
A ce jour, les scientifiques supposent qu'il y a des milliards d'exoplanète dans l'Univers. © Musée d'histoire naturelle, Genève
A ce jour, les scientifiques supposent qu'il y a des milliards d'exoplanète dans l'Univers. © Musée d'histoire naturelle, Genève

Jérémie Fonjallaz

Publié le 06.10.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

La découverte de la première exoplanète a été annoncée il y a vingt ans, le 6 octobre 1995. Deux astrophysiciens de l'Université de Genève, Michel Mayor et Didier Queloz, sont à l'origine de la découverte de 51 Pegasi b, qui se trouve à 51 années-lumière* de la terre.

Comme le raconte Michel Mayor sur le site de l'Université de Genève (UniGE), la campagne d'observation a commencé au printemps 1994, «l’ambiance n’était alors franchement pas à l’optimisme. Les premiers résultats publiés par d’autres chercheurs ne faisaient état d’aucune planète en dehors de notre système solaire.» Bien qu'ils étaient certains d'avoir travaillé scrupuleusement, les deux astrophysiciens avaient eux-mêmes quelques doutes quant à leur découverte.

A la recherche de vie

Vingt ans plus tard, on rescense 2000 exoplanètes. Des programmes performants sont maintenant en place pour repérer des planètes autour d'étoiles. Il s'agit rarement de planètes semblables à la Terre. Elles sont de glace, de gaz ou de roche, leur taille varie, comme dans le système solaire. L'exoplanète la plus lointaine observée à ce jour se trouve à 8800 années-lumière. Comme notre galaxie fait 100'000 années-lumière de diamètre, le nombre de systèmes planétaires potentiels y est «gigantesque» d'après les spécialistes.

Dans son message qui marque le vingtième anniversaire de la découverte, l'UniGE approche la question de la vie extraterrestre: «les astronomes estiment désormais que plusieurs systèmes planétaires renferment forcément d’autres mondes évoluant dans des conditions favorables à l’éclosion de la vie.» Il s'agit pour les astrophysiciens d'étudier dans le détail les exoplanètes connues. Didier Queloz explique dans un interview publié sur le site du «Temps» que «le prochain défi est leur caractérisation détaillée, et l’étude de leur température ou la composition de leur atmosphère, pour traquer des gaz emblématiques comme le CO2, l’oxygène ou la vapeur d’eau.»

La lumière à l'origine de la découverte

Pour leur découverte de 1995, les deux atrophysiciens suisses romands ont mesuré le déplacement de l'étoile 51 Pegasi. Grâce à des relevés spectrographiques, ils ont constaté que l'étoile subissait l'attraction d'un autre corps céleste, en l'occurence une planète. L'émission «Télescope» de la RTS présentait ce travail (voir la vidéo ci-dessous).

Pour fêter cet anniversaire, l'UniGE organise une conférence avec Michel Mayor et Didier Queloz. Ils discuteront de leur méthode de travail et de la suite des recherches sur les exoplanètes. Cette conférence aura lieu le 3 novembre à 18h30 à l'Uni Dufour. A Genève également, le Musée d'histoire naturelle tient une exposition temporaire sur le thème des exoplanètes. Elle peut être visitée jusqu'au 4 avril 2016.

* Une année-lumière équivaut à 9'461 milliards de kilomètres. C'est la distance que la lumière parcours en une année dans le vide.

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