Fête des amoureux » Depuis 2007, le Collège Sainte-Croix perpétue une tradition interne: celle des cartes de la Saint-Valentin. Lancée à l’initiative du Conseil des élèves du collège, l’action s’est installée dans la durée: le 14 février, élèves et professeurs de l’établissement reçoivent des mots doux et un cœur en chocolat de la part des collégiens. Ces derniers piochent des billets roses disponibles à l’entrée du collège, moyennant le versement de 50 centimes. Ils peuvent envoyer, de manière anonyme ou non, des messages à n’importe qui dans le collège. Le Conseil des élèves récupère les billets le 11 février, effectue le tri et fait la distribution dans les classes à la date butoir.

«Je trouve que c’est une bonne idée, affirme Floriane Favre, 18 ans. C’est amusant de se souvenir de ce qui nous a fait rire et de poser sur papier ce qu’on a partagé avec la personne à qui l’on écrit.» Hugo Bertherin, 19 ans, est moins convaincu. Il souligne le caractère artificiel du concept: «Je trouve dommage qu’il faille un jour spécial pour écrire une carte à quelqu’un. Souvent, on écrit un message pour en recevoir un en retour et ce n’est pas la bonne manière de procéder. Si l’on veut faire une bonne action envers quelqu’un, il ne faut rien attendre en retour.»

Pour la bonne cause

Mais la démarche dépasse en réalité le simple échange de billets doux: «Je trouve que c’est une occasion particulièrement sympathique de verser de l’argent à des associations tout en apportant du bonheur dans la journée d’une personne», s’enthousiasme Sophie Fontana, 18 ans. Car depuis 2010 le prix des cartes a été augmenté, passant de 30 à 50 centimes, pour permettre le versement d’un bénéfice à des associations caritatives.

L’an dernier, l’action a ainsi permis de récolter 609 francs. «Nous faisons des propositions, nous en discutons et au final choisissons une association. Nous allons ensuite toquer à sa porte avec l’argent, sans qu’elle ne nous ait contactés», explique Léa Krejci, 19 ans, membre du Conseil des élèves. Si l’initiative est généralement saluée, certains, comme Hugo, restent dubitatifs: «Je ne trouve pas moralement correct de justifier d’exprimer ses sentiments par une bonne cause et ça ne me plaît pas.»

Le triomphe de l’humour

Pourtant il n’y a pas que l’amour! L’amitié aussi est célébrée à Sainte-Croix: «J’écris à mes amis», confirme Floriane. Sophie va dans le même sens: «C’est souvent vu comme quelque chose de drôle à partager entre amis.» Ecrire à son amour secret peut donc se révéler hors sujet, explique en substance Sophie: recevoir un mot sérieux à côté de plein de cartes drôles arrive comme un cheveu sur la soupe. «Je trouve ça un peu niais, ajoute Floriane. Je connais quelqu’un qui reçoit des déclarations anonymes depuis quelques années. Personnellement, je préfère assumer en face de la personne. Dans ce cas, les mots sonnent mieux en vrai.»