Le roman de Victor Dixen, «Phobos», raconte l’histoire de six garçons et six filles qui ont été sélectionnés parmi la population de la Terre. Ils sont jeunes, beaux et sont envoyés vers Mars dans des compartiments séparés. Chaque jour, deux d’entre eux peuvent se parler durant six minutes : c’est ainsi que se forment peu à peu les couples qui coloniseront la planète rouge. L’histoire se déroule sous l’œil de caméras qui transmettent ces romances spatiales en direct. On imagine sans peine que sur Terre, tout le monde est scotché à sa télévision.

Avec son intrigue placée sous le signe de la science-fiction et son émission de téléréalité qui met en scène des adolescents, «Phobos» n’est pas sans rappeller «Hunger Games». Tout aussi décidée que Katniss Everdeen, l’héroïne du roman, Léonor, parle à la première personne et décrit son environnement avec franchise. Mais la comparaison s’arrête là car l’intrigue est moins sanglante et plus abordable pour un jeune public. Autre divergence: la psychologie des personnages, beaucoup moins fouillée. L’auteur effleure au lieu de creuser en profondeur. Par exemple, le Russe Alexeï reste le beau gosse angélique de service ou la Singapourienne Fang Fang est catégorisée matheuse sexy. Quant à Léo, elle se révèle attachante mais manque parfois de sel tandis que les six garçons sont laissés de côté car l’histoire n’est vue que du côté «filles».

Il faut néanmoins relever l’originalité de l’intrigue: une histoire centrée autour d’un speed dating de l’espace et un suspense haletant qui rend la lecture frénétique. Autre atout, l’insertion de schémas et de typographies diverses qui font sortir le roman de l’ordinaire. L’histoire est tantôt racontée par un narrateur omniscient, tantôt expliquée par Léo ce qui permet de varier les points de vues. À noter que «Phobos» est le premier volet d’une série.