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Mityukov un brin frustré

Le Genevois, en manque de compétitions, sera en lice aux championnats de Suisse

Roman Mityukov: «C’est clair que la natation n’a pas été un sport privilégié.» Keystone-archives
Roman Mityukov: «C’est clair que la natation n’a pas été un sport privilégié.» Keystone-archives

Gilles Mauron

Publié le 13.11.2020

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Natation » Les meilleurs nageurs suisses bénéficient à partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche à Sion d’une de leurs très rares opportunités de concourir cette saison, à l’occasion des championnats nationaux en petit bassin. Une situation qu’il a fallu accepter, mais qui a engendré une «petite frustration», souligne Roman Mityukov. «Je n’ai disputé que deux ou trois compétitions en huit mois», soupire le 13e du 200 m dos des mondiaux 2019 en grand bassin. «C’est normal étant donné la situation sanitaire. Il y a eu une petite frustration au début, j’ai bien dû m’y habituer. Mais c’est clair que la natation n’a pas été un sport privilégié.»

La deuxième vague s’annonce toutefois difficile à surfer. «Les piscines ferment à nouveau à Genève. Nous sommes deux nageurs d’élite à Genève Natation (avec Nils Liess, ndlr), et nous espérons obtenir une dérogation pour pouvoir nous entraîner. Nous sommes également prêts à bouger en Suisse si besoin», explique-t-il.

Situation compliquée

Roman Mityukov (20 ans) estime néanmoins avoir pu poursuivre sa progression en toute quiétude jusqu’ici. «Depuis que les piscines ont rouvert en mai, nous avons pu nous entraîner normalement, avec toutes les lignes d’eau, des horaires aménagés. Personnellement, j’ai même pu augmenter la dose d’entraînement», assure-t-il. Le médaillé de bronze des Européens juniors 2018 en grand bassin – toujours sur 200 m dos – paraît d’ailleurs serein, malgré les incertitudes. «On a eu très peu de compétitions, mais les entraînements restent ce qu’il y a de plus bénéfique», assure-t-il, soulignant qu’il n’a pas souffert d’une situation pourtant compliquée.

«Tous mes sponsors sont restés à mes côtés. J’ai aussi la chance de bénéficier du soutien du Team Genève et du canton. Et j’habite encore chez mes parents. Cela aurait donc pu être pire», glisse cet étudiant en deuxième année de droit, dont la motivation est toujours aussi grande: «J’ai un rêve, et je vais me battre pour le réaliser!» Ce rêve, ce sont «évidemment» les Jeux olympiques. Et si la limite qualificative (1’57’’50, alors que son record de Suisse est de 1’57’’93) paraissait difficile à accrocher en 2020, elle est à sa portée d’ici l’été 2021. «Ça me donne un an de plus pour progresser. Le report des JO peut s’avérer positif pour moi», concède-t-il.

«Etape importante»

«Mais je n’aime pas trop me projeter, et on ne peut de toute manière pas le faire actuellement», enchaîne le Genevois, qui préfère se focaliser dans un premier temps sur les championnats d’Europe en grand bassin reprogrammés en mai prochain à Budapest. «C’est une étape importante dans ma progression», souligne-t-il. Roman Mityukov est, il est vrai, plus à l’aise en grand bassin, où il détient deux records de Suisse (100 et 200 m dos) contre aucun en petit bain. Mais ses ambitions seront grandes à Sion, où un concept sanitaire très strict est mis en place: «J’espère m’imposer dans les quatre disciplines où je m’alignerai (réd: 50, 100 et 200 m dos, 100 m 4 nages) et battre mes records.»

Si le médaillé d’argent des Mondiaux 2019 Jérémy Desplanches – qui déteste le petit bassin – et la médaillée de bronze des Européens 2018 Maria Ugolkova ne seront pas de la partie, Roman Mityukov ne sera pas le seul cador de la natation suisse en lice à Sion. Lisa Mamié (quatrième performeuse mondiale de l’année sur 200 m brasse), Antonio Djakovic, Noè Ponti ou Nils Liess espèrent également y briller. ats

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