La Liberté

Lorenzo et les Ducati en force

L’Espagnol s’est imposé en MotoGP au Mugello. Thomas Lüthi a chuté après moins de trois tours

Publié le 04.06.2018

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Motocyclisme »   Jorge Lorenzo (Ducati) s’est imposé à l’occasion du Grand Prix d’Italie au Mugello. L’Espagnol a signé sa 45e victoire dans la catégorie MotoGP, alors que Thomas Lüthi est sorti très rapidement. Parti devant immédiatement, Jorge Lorenzo n’a jamais cédé la tête. Mieux, il a tenu alors qu’il avait souvent l’habitude de perdre du terrain au fil de la course. Il signe son premier succès depuis la fin 2016 et une victoire à Valence au guidon d’une Yamaha. C’est la sixième fois qu’il s’impose sur le circuit toscan dans la catégorie reine. Les Ducati ont prouvé qu’elles étaient les meilleures machines à domicile avec la deuxième place d’Andrea Dovizioso.

Le podium est complété par le héros de tout un peuple, Valentino Rossi. Détenteur de la pole, le No 46 était attendu comme le messie au Mugello. Mais le pilote de 39 ans n’a pas tenu le choc. Passé à un moment de la course au 5e rang, le nonuple champion du monde a finalement su comme toujours ménager sa monture pour effectuer une fin de course épatante et revenir tout près de Dovizioso, mais au final à plus de six secondes de Lorenzo.

Marc Marquez au tapis

Tombé alors qu’il était 2e et hors des points au final (16e), Marc Marquez conserve le contrôle du championnat du monde, mais son avance a fondu. Il ne possède plus que 23 points de marge sur Valentino Rossi. Thomas Lüthi n’a, lui, pas passé trop de temps sur le circuit. Le Bernois, 19e sur la grille, est tombé après moins de trois tours. Les temps sont durs pour le Bernois et l’apprentissage en MotoGP se fait difficilement. Sur un circuit comportant une très longue ligne droite, sa vitesse de pointe très faible par rapport au reste du peloton était de toute manière rédhibitoire.

Aegerter serre les dents

Il s’agit de la deuxième chute cette saison pour le pilote Honda de 31 ans après celle enregistrée à Jerez. La malchance semble coller à la gomme du Bernois. En essayant de dépasser le Belge Xavier Simeon, Lüthi a été touché par son adversaire pour finir dans les graviers.

Dominique Aegerter (KTM) est quant à lui entré dans les points pour sa quatrième course de la saison en Moto2. Opéré du bassin il y a à peine cinq semaines, le Bernois a tout de même pu prendre la 12e place. Arrivé en Italie avec des béquilles, le Bernois de 27 ans avait reçu l’aval des médecins sur place en milieu de semaine. Cette blessure au bassin lui a fait manquer le Grand Prix de Jerez et celui du Mans. Sous antidouleurs samedi lors des qualifications, il n’avait pu faire mieux que 26e, un rang indigne de son talent.

Malgré la douleur, le pilote bernois de Kiefer Racing a serré les dents tout au long des 110 km de course pour inscrire quatre points. Il pointe au 11e rang au général avec 20 unités. La victoire est revenue à Miguel Oliveira. Onzième sur la grille, le Portugais de 23 ans décroche son premier succès cette saison, devant l’Italien Lorenzo Baldassarri et l’Espagnol Joan Mir. Quatrième, Francesco Bagnaia demeure en tête du championnat du monde. ats


 

CLASSEMENTS

Mugello. Grand Prix d’Italie. MotoGP (23 tours à 5,245 km/120,635 km): 1. Jorge Lorenzo (ESP), Ducati, 41’43’’230 (173,4 km/h). 2. Andrea Dovizioso (ITA), Ducati, à 6’’370. 3. Valentino Rossi (ITA), Yamaha, à 6’’629. Puis: 16. Marc Marquez (ESP), Honda, à 39’’311. Eliminé: Thomas Lüthi (SUI), Honda (3e tour/chute). 24 pilotes au départ, 18 classés. Championnat du monde (6/19): 1. Marquez 95. 2. Rossi 72. 3. Maverick Viñales (ESP), Yamaha, 67. 4. Dovizioso 66. Puis: 10. Lorenzo 41.

Moto2 (21 tours/110,145 km): 1. Miguel Oliveira (POR), KTM, 39’42’’018 (166,4 km/h). 2. Lorenzo Baldassarri (ITA), Kalex, à 0’’184. 3. Joan Mir (ESP), Kalex, à 0’’334. 4. Francesco Bagnaia (ITA), Kalex, à 0’’334. Puis: 12. Dominique Aegerter (SUI), KTM, à 20’’353. Tour le plus rapide: Oliveira en 1’52’’337 (168,0 km/h). 33 pilotes au départ, 22 classés. Championnat du monde (6/19): 1. Bagnaia 111. 2. Oliveira 98. 3. Baldassarri 84. Puis: 11. Aegerter 20.

Moto3 (20 tours/ 104,900 km): 1. Jorge Martin (ESP), Honda, 39’20’’810 (159,9 km/h). 2. Marco Bezzecchi (ITA), KTM, à 0’’019. 3. Fabio di Giannantonio (ITA), Honda, à 0’’043. Tour le plus rapide: Di Giannantonio en 1’56’’628 (161,8 km/h). 30 pilotes au départ, 25 classés. Championnat du monde (6/19): 1. Bezzecchi 83. 2. Martin 80. 3. Di Giannantonio 75.

Prochain Grand Prix: GP de Catalogne à Montmelo le 17 juin.


 

Une position de plus en plus intenable pour lüthi

Un tiers de la saison a déjà été avalé et il convient d’analyser froidement la situation: il n’y a guère que deux pilotes qui n’ont pas encore inscrit de point cette année et l’un d’eux est Thomas Lüthi. Le Bernois, qui commence au plus haut niveau malgré ses 31 ans, aura bien de la peine à rester en MotoGP. Lüthi est donc actuellement le cancre des paddocks, partageant après six courses le bonnet d’âne de la classe reine avec le Belge Xavier Simeon. Bien sûr, le Bernois découvre l’exigence des MotoGP. Bien sûr, il doit le faire sans disposer d’une machine capable de lutter pour la gagne.

Mais le constat est implacable devant la comparaison: son coéquipier Franco Morbidelli – rookie lui aussi et chevauchant la même moto – affiche 17 points à son compteur. Et on pense à l’Italien pour la saison prochaine dans l’écurie du maître de la catégorie Marc Marquez.

«Je ressens une pression qui vient de l’extérieur, en plus de celle que je me mets à moi-même», avoue Lüthi, au sortir de son élimination au Grand Prix d’Italie. L’Emmentalois savait qu’il aurait besoin de temps pour s’habituer à sa Honda et au pilotage en MotoGP, mais il savait aussi qu’il ne serait pas non plus ménagé ad vitam aeternam. «Je ne veux pas en dire plus sur le sujet pour le moment», coupe-t-il alors, tandis qu’on se demande de quoi sera fait son avenir immédiat. ats

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