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Blinken appelle le Hamas à dire "oui" à une trêve à Gaza

Alors que la guerre a provoqué un "enfer humanitaire" à Gaza selon le chef de l'ONU Antonio Guterres, les familles déplacées à Rafah subissent, après le froid, la chaleur qui monte, et se trouvent menacées, sans eau courante, par la propagation des maladies et la famine. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Alors que la guerre a provoqué un "enfer humanitaire" à Gaza selon le chef de l'ONU Antonio Guterres, les familles déplacées à Rafah subissent, après le froid, la chaleur qui monte, et se trouvent menacées, sans eau courante, par la propagation des maladies et la famine. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken en compagnie du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, à droite, au poste frontière de Kerem Shalom. © KEYSTONE/AP/Evelyn Hockstein
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken en compagnie du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, à droite, au poste frontière de Kerem Shalom. © KEYSTONE/AP/Evelyn Hockstein
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken en compagnie du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, à droite, au poste frontière de Kerem Shalom. © KEYSTONE/AP/Evelyn Hockstein
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken en compagnie du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, à droite, au poste frontière de Kerem Shalom. © KEYSTONE/AP/Evelyn Hockstein


Publié le 01.05.2024


Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé mercredi le Hamas à accepter la nouvelle proposition de trêve dans la bande de Gaza et réaffirmé l'opposition de Washington à une offensive sur la ville de Rafah, qu'Israël dit vouloir mener coûte que coûte.

Antony Blinken, qui poursuivait en Israël sa septième mission au Proche-Orient depuis le début de la guerre, le 7 octobre, s'est dit décidé à arracher "maintenant" un accord sur une trêve associée à une libération des otages retenus dans le territoire palestinien.

"Il y a une très bonne proposition sur la table actuellement. Le Hamas doit dire oui", a déclaré M. Blinken à Tel-Aviv, devant des manifestants israéliens hostiles à la guerre.

Un rejet de cette proposition de la part du mouvement islamiste serait la preuve qu'il n'a "pas la moindre considération" pour les Palestiniens, a-t-il ajouté plus tard.

"Si le Hamas prétend réellement se soucier des Palestiniens et désire voir immédiatement soulagées leurs souffrances, il devrait accepter l'accord", a dit M. Blinken, en visite dans le port israélien d'Ashdod, proche de Gaza et récemment rouvert pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire.

Les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - attendent la réponse du Hamas à une dernière proposition en date prévoyant une trêve de 40 jours ainsi que l'échange d'otages contre des Palestiniens détenus par Israël.

"Des conditions très claires"

Le Hamas répondra "dans très peu de temps", a assuré mercredi à l'AFP un de ses dirigeants politiques, Souheil al-Hindi, tout en soulignant que le mouvement exigeait toujours un cessez-le-feu permanent et le retrait d'Israël de la bande de Gaza.

Le Hamas est ouvert "à toutes les initiatives pour mettre fin à la guerre (...) mais sous réserve de conditions très claires auxquelles on ne peut renoncer", a-t-il dit.

D'après un responsable israélien, Israël devait attendre jusqu'à "mercredi soir" une réponse du Hamas avant de décider s'il enverrait une délégation au Caire en vue d'un possible accord.

"Même en ces temps difficiles, nous sommes déterminés à obtenir un cessez-le-feu ramenant les otages chez eux et à l'obtenir maintenant. Et la seule raison pour laquelle cela ne se ferait pas, c'est le Hamas", a dit M. Blinken en rencontrant à Tel-Aviv le président israélien Isaac Herzog.

Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël.

Depuis, les tentatives de médiation sont restées vaines.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, réclame un cessez-le-feu "permanent" avant tout accord.

Israël refuse, se disant déterminé à poursuivre l'offensive jusqu'à la "victoire totale" sur le mouvement islamiste, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'experte Mairav Zonszein, du groupe de réflexion International Crisis Group, a déclaré à l'AFP qu'elle était "pessimiste quant à l'option selon laquelle le Hamas accepterait un accord qui ne comporterait pas de cessez-le-feu permanent".

"Entrer dans Rafah"

A Jérusalem, M. Blinken a réitéré durant un entretien avec le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, l'opposition américaine à une offensive terrestre sur Rafah, une ville transformée en un immense camp de réfugiés, à la lisière sud du territoire palestinien.

Le secrétaire d'Etat a déclaré avoir suggéré à Israël "de meilleures solutions" qu'une "opération militaire d'ampleur" sur Rafah, pour "faire face" au Hamas.

M. Netanyahu avait répété mardi qu'il était déterminé à mener cette offensive sur la ville, qu'il considère comme le dernier grand bastion du Hamas, malgré la réprobation de la communauté internationale qui redoute de lourdes pertes civiles parmi les 1,5 million de Palestiniens massés à Rafah.

"L'idée d'arrêter la guerre avant d'avoir atteint tous nos objectifs est hors de question. Nous allons entrer dans Rafah et y éliminer les bataillons du Hamas, avec ou sans accord" de trêve, a dit M. Netanyahu.

L'aviation israélienne a notamment mené mercredi avant l'aube plusieurs frappes dans le nord et le centre de la bande de Gaza, dont le camp de réfugiés de Nousseirat.

Dans le territoire où l'ONU redoute une famine généralisée, l'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes principalement depuis l'Egypte via Rafah.

Avant Ashdod, Antony Blinken s'est rendu mercredi à Kerem Shalom, un des deux points de passage de l'aide depuis Israël, alors que les Etats-Unis font pression sur leur allié pour qu'il laisse entrer une plus grande quantité de cargaisons.

Israël a en outre ouvert le passage d'Erez, donnant accès au nord de la bande de Gaza pour l'aide venant de Jordanie.

ats, afp

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