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« Deadly Class » : une leçon de mort

L'article en ligne - Critique BD • « Deadly Class », écrit par Rick Remender avec des dessins de Craig Wes, raconte l'histoire de Marcus Lopez, un jeune Nicaraguayen cynique animé par un puissant désir de vengeance.

« Deadly Class » : une leçon de mort
« Deadly Class » : une leçon de mort

Ludmila MEICHTRY

Publié le 14.10.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Après le meurtre de ses parents, un jeune homme malheureux et solitaire se fait un jour repérer par un vieil homme qui l'invite à entrer dans une école un peu spéciale pour améliorer des dons dont il n'avait pas connaissance jusqu'alors. Non, il ne s'agit pas du synopsis d'Harry Potter, mais bien de celui du premier tome de Deadly Class puisque le protagoniste apprendra à tuer dans cette école, et non à maîtriser la magie.

Dès les premières pages, on est plongé dans un univers sale, des scènes de violence surviennent rapidement et le lecteur pourrait presque être soufflé par le langage vulgaire des protagonistes. C'est donc très vite que l'on constate que le public cible de cette bande-dessinée n'est pas la jeunesse. Heureusement, le lecteur averti pourra se plonger dans l'ouvrage sans pour autant risquer un choc trop violent puisque les dessins, peu précis mais qui collent bien à l'atmosphère générale du tome, permettent d'observer les quelques scènes plus dures avec une certaine distance. Le scénario, assez clair et qui assure de bonnes séquences d'action, est vraiment distrayant et se lit très aisément. De plus, le coloriste Lee Loughridge n'hésite pas à changer les teintes en fonction de l'action, accentuant d'autant plus l'articulation entre les diverses scènes.

L'ambiance est plutôt pessimiste, avec le personnage principal en tant que narrateur qui a une vision assez sombre du monde. Les lecteurs les plus positifs seront probablement pris, au premier abord, par un sentiment de lassitude en écoutant les lamentations de cet adolescent. Le ton moralisateur semble plutôt mal placé et le discours du jeune homme n'est pas assez convaincant pour pousser à une remise en question du lecteur. Mais le réel point fort réside dans les accès de lucidité du Nicaraguayen, qui vient remettre ponctuellement en doute ses mauvaises pensées. Le lecteur alterne alors entre un sentiment d'agacement suite à des affirmations cyniques peu réfléchies et des moments de surprise face à une réflexion étonnamment pertinente du personnage principal qui le rend alors appréciable.

En dernière analyse, les aventures de Marcus Lopez sont plutôt agréables à lire et le scénariste comprend très bien comment tenir le lecteur en éveil, malgré quelques imperfections tout de même présentes.

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