Chanson » Le contraste est saisissant. Un phénix mal revenu de tout tente de contenir ses tremblements en extrayant son chant de la caverne nicotinée de son gosier. Autour de lui, les gamineries écolières et colorées d’un Zep. Ce clip de Renaud est à l’image de l’album duquel il est tiré: gênant.

En écoutant Les mômes et les enfants d’abord, on croit tout d’abord à un recueil de comptines. Puis au deuxième titre on entend «putain de con», alors on se dit que non. Le vieux renard, laissé sans voix par d’énièmes rechutes alcoolisées, sombre ici en enfance au fil de 12 titres écrits, assure-t-il, en huit jours. Cela s’entend. Malgré quelques morceaux touchants (Lolita dédié à sa fille), son humilité confine au pathétique lorsque les géniales trouvailles qui faisaient la singularité du poète à gouaille prennent ici la forme de laborieuses rimailles. On en vient à souhaiter à l’interprète de Laisse béton que quelqu’un vienne enfin sonner la fin de la récré. TR

Renaud, Les