La Liberté

De Fribourg au Népal à vélo

En 2014, le Fribourgeois Dario Eberli entame un projet un peu fou: rallier le pied de l’Himalaya à la seule force de ses mollets. Retour sur son voyage

Dario, ici près du mont Tomorr en Albanie, revient grandi et enrichi de son périple de deux ans. © Dario Eberli
Dario, ici près du mont Tomorr en Albanie, revient grandi et enrichi de son périple de deux ans. © Dario Eberli

Florian Crausaz

Publié le 07.03.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Voyage »   En août 2014, c’est avec 50 kg que Dario Eberli, aujourd’hui âgé de 22 ans, enfourche son vélo, espérant progresser à une moyenne de 80 kilomètres par jour. Outre l’exploit sportif, son but est naturellement de découvrir le monde: «Je voulais m’ouvrir à de nouvelles cultures, voir comment les gens vivent, voir les différences qui nous séparent d’eux», explique-t-il.

Son projet commença à prendre forme à ses 14 ans, lorsqu’il entend la conférence d’un autre Fribourgeois, David Clément, lequel a rallié la Nouvelle-Zélande à vélo. Son amour des paysages montagneux lui souffle une autre destination: le Népal et l’Himalaya. En tout, le jeune homme va traverser pas moins de vingt pays en deux ans, au nombre desquels on compte la Géorgie, l’Iran ou Oman – d’où il embarque sur un bateau vers l’Inde.

Chaque rencontre est accompagnée de son lot de surprises: «En Turquie, un homme m’a hébergé et m’a proposé de me pousser en voiture le lendemain. J’ai compris par la suite qu’il m’avait invité à un mariage turco-kurde. C’était énorme, tout le monde dansait et chantait, je ne m’étais jamais imaginé vivre une telle chose.» Dario Eberli relève une autre anecdote vécue en Inde: alors que son pneu s’était percé à cause de l’usure, il se retrouve dans un village qui s’apprête à célébrer la déesse protectrice locale. «Au début, je ne comptais pas rester, je voulais continuer à avancer, mais un des villageois m’a dit qu’ils n’avaient pas organisé cette fête depuis 45 ans.»

Venir en aide aux Népalais

Malgré tous ces moments de partage, le futur mécanicien sur vélo avoue avoir traversé quelques coups de blues. «Je me suis retrouvé à devoir pousser mon vélo sur un tout petit sentier, au bord d’un ravin, parce qu’il n’y avait pas de route. J’ai mis trois jours à rejoindre le prochain village», se remémore-t-il. Pour entretenir sa motivation, il s’efforce de se fixer de nouveaux objectifs chaque jour. «Mais mes accès de découragement étaient très passagers, et les paysages qui m’entouraient me redonnaient le sourire.»

Ce voyage fut également l’occasion pour Dario de faire de l’humanitaire, un souhait qu’il couvait depuis longtemps: «Je ne savais pas dans quelle direction me lancer. Lorsqu’en 2015, une série de tremblements de terre a frappé le Népal, je me suis dit que c’était vraiment l’occasion de faire quelque chose.» Il met alors à profit le blog sur lequel il couvre son périple pour y récolter des fonds afin de reconstruire une école à Katmandou.

Est-ce qu’il ressort transformé de ces 25 000 kilomètres? «Sans aucun doute», affirme-t-il, expliquant que son expérience lui a permis de relativiser le mode de vie occidental à travers la découverte d’autres cultures. «Je me suis aperçu que peu importe où on est, on trouve des bonnes personnes qui sont prêtes à t’aider.»

En conférence à la RED le 13 mars à 18 h.

www.darioeberli.wordpress.com

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