Et Dieu créa les femmes
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Critique
Lorsque la lumière s’éteint, on n’entend parler que d’elle. Dans la salle, les bravos se déchaînent, les spectateurs se lèvent, les murs vibrent sous les applaudissements. Elle? Amélie Chérubin Soulières, qui trouve là le rôle de sa vie. Non, soyons précis, elle trouve là LES rôles de sa vie. Derrière l’ovation de la première de jeudi soir, au Théâtre des Osses, j’entends ma voisine de strapontin parler de performance. Performance? Non. Incarnation. Il serait tentant, puisque Gouverneurs de la rosée se passe en Haïti, de dire que la comédienne est possédée. On pourrait laisser planer l’ombre du vaudou sur son jeu. Mais ça serait trop facile.
Amélie Chérubin Soulières joue tout un village avec une délicate virtuosité. Tout en finesse, elle passe du jeune au vieux, de la femme à l’homme, du héros au vilain, sans transition, ou presque. Par un accent, par un doigt crochu, elle donne vie à Manuel, à Annaïse, à Bien-aimé, à Désira, à Gervilien. Excellemment dirigée par Gene